Avec la baisse des taux, les ménages veulent emprunter à nouveau et pourtant les banques veulent moins leur prêter

La tendance relevée par le dernier baromètre de la Banque centrale européenne marque des incertitudes, qui conduisent les banques à relever leurs critères.

Un "léger resserrement", au vu des incertitudes économiques. Selon le sondage publié tous les trimestres par la Banque centrale européenne, sur l'état du marché du crédit en Europe, les ménages ont eu un peu plus de mal à obtenir des prêts ce dernier trimestre.

Les banques de la zone euro ont durci leurs critères d'octroi d'avril à juin pour les crédits immobiliers, selon la BCE - qui devrait marquer une pause jeudi dans son cycle de baisses de taux d'intérêt. Les autres types de prêts, notamment à la consommation, ont même connu un "resserrement plus prononcé".

Ce durcissement s'explique par "les changements dans la perception des risques et la tolérance au risque des banques", détaille cette étude basée sur un questionnaire adressé à 155 banques de la zone euro.

Les prêts aux entreprises, eux, restent inchangés, malgré des prédictions pessimistes. Au deuxième trimestre, les incertitudes géopolitiques et les tensions commerciales exacerbées par les droits de douane de Donald Trump n'ont eu "aucun impact spécifique supplémentaire" sur ces normes de crédits, assure la BCE.

La demande plutôt en hausse

En Allemagne, les banques "pourraient devenir plus optimistes dans leur évaluation des risques" avec les grands plans d'investissements du gouvernement, selon Jenny Körner, économiste chez KfW Research.

Quant à la demande de prêts de la part des entreprises en zone euro, elle s'est légèrement reprise par rapport au trimestre précédent, mais demeure négative. Elle a été soutenue par la baisse des taux d'intérêt, mais "mais freinée par les incertitudes mondiales et les tensions commerciales". La demande de prêts immobiliers poursuit sa remontée, dopée par les perspectives du marché du logement, et la demande de crédits à la consommation augmente aussi légèrement.

Jeudi, la BCE devrait maintenir ses taux inchangés après sept baisses consécutives, estiment les experts, la zone euro étant arrivé "à la fin d'un cycle de politique monétaire" après des crises à répétition, selon sa présidente Christine Lagarde. L'institution reste vigilante aux menaces du président Trump d'imposer une lourde surtaxe sur les importations en provenance de l'Union européenne, qui auraient un effet considérable sur l'économie de la zone euro.

VG avec AFP