Au Sénat, droite et gauche main dans la main pour tirer la sonnette d’alarme sur les finances publiques

[Les off de Legendre] Le président socialiste de la commission des finances du Sénat, Claude Raynal, et le rapporteur LR du budget, Jean-François Husson, dénoncent la dérive des comptes, entraînée notamment par la dissolution.

C’est une initiative intéressante alors que l’Élysée hésite toujours entre Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand. Un début d’analyse commune et transpartisane entre la droite et la gauche. Exactement ce que cherche le président de la République !

Le président socialiste de la commission des finances du Sénat, Claude Raynal, et le rapporteur LR du budget, Jean-François Husson, tiendront jeudi 4 septembre après-midi une conférence de presse commune après avoir reçu les dernières prévisions alarmantes du ministère des Finances sur le dérapage des comptes publics.

Les off de Legendre : Au Sénat, droite et gauche main dans la main - 04/09

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Les deux sénateurs tireront une analyse politique commune de la situation. Mais pas de chance pour Emmanuel Macron: ils seront tous les deux d’accord pour dire que sa gestion est catastrophique, citant notamment les 20 milliards de trous dans les recettes enregistrées fin 2023 et qui semblent recommencer cette année.

Les deux sénateurs sont par ailleurs d’accord pour dire que personne ne contrôle plus rien budgétairement depuis la dissolution souhaitée par Emmanuel Macron, jugé principal responsable de cette dérive.

Pas question notamment pour eux que le projet de loi de finances arrive sur le bureau des deux assemblées après le 1er octobre, comme certains commencent à l'évoquer en coulisse. "Inacceptable", tonnent-ils en chœur.

Sur les voies et moyens pour redresser la situation par contre les solutions pourront diverger. "Tout le monde devra participer au rétablissement des comptes", prévient le socialiste, quand le LR veut siffler la fin de "la foire à l’euro".

La charge de la dette s’envole

Ce chiffre exclusif tiré des documents budgétaires envoyés aux parlementaires et que personne n’a relevé, mais qui est très inquiétant.

Pudiquement appelés "les engagements financiers de l’État", la charge de la dette atteindra 64,3 milliards d’euros l’année prochaine. C’est-à-dire l’équivalent du budget alloué à l’enseignement scolaire (64,5 milliards).

En 2022, cette charge était de 39,5 milliards d’euros et Bercy estimait que les 60 milliards de charges seraient atteints en 2027.

Objectif dépassé de 5 milliards avec deux ans d’avance. Belle performance! Mais gardons bien à l’esprit que le nœud coulant du surendettement se resserre plus vite que prévu.

Raphaël Legendre