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76% des employeurs déplorent les lacunes d'expression et d'orthographe de leurs salariés

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La qualité d’expression en français à l’écrit et à l’oral est un critère plus important que l'expérience professionnelle ou la formation pour les recruteurs selon une étude de Projet Voltaire.

Mal s'exprimer en français, faire des fautes d'orthographe. Pour une très grande majorité de recruteurs, ces lacunes sont éliminatoires. Selon une enquête Ipsos* pour l'organisme de formation en orthographe Projet Voltaire, l'expression -qu'elle soit écrite ou orale- est un enjeu croissant dans le monde du travail.

Plus de trois quarts des employeurs (76%) assurent ainsi être confrontés quotidiennement aux lacunes de leurs équipes.

"Des problèmes qui sont monnaie courante aujourd'hui", assure ainsi un recruteur interrogé dans l'étude.

L'orthographe, d'autant plus essentielle dans cette période post-Covid

Neuf employeurs sur 10 estiment pourtant que la qualité d'expression écrite ou orale est encore plus nécessaire dans la période post-Covid.

Des défaillances qui ont des répercussions importantes sur leur crédibilité et leur efficacité professionnelle, et par conséquent sur la réputation, la productivité et même la performance financière des entreprises.

93% des décideurs interrogés considèrent que ces lacunes entament la crédibilité de l'entreprise vis-à-vis de l'externe (clients, fournisseurs...), plus des trois quarts (77%) jugent qu'elles ont un impact majeur sur la productivité et 65% qu'elles ont même des effets négatifs sur les performances financières de leur structure.

"C'est grave, estime un employeur cité dans l'étude. Cela crée souvent des erreurs de communication et d'interprétation, donne lieu à des confusions, des incompréhensions, une perte de crédibilité. Cela se traduit par des courriers pas clairs, des réponses téléphoniques imprécises, des problèmes de communication."

Une maîtrise du français davantage plébiscitée

Les entreprises sont ainsi de plus en plus attentives à ces qualités lors des entretiens. Derrière la motivation (87%) ou le savoir-être (81%), la qualité d'expression à l'écrit et l'oral (69%) ou l'orthographe (59%) arrivent devant l'expérience professionnelle (46%) et la formation (35%) dans le choix de recrutement d'un salarié. Et lors d'un entretien, 80% des employeurs estiment rédhibitoires les difficultés à s’exprimer à l’oral, 73% à l’écrit.

La maîtrise du français est davantage plébiscitée que celle de l'anglais. 80% des recruteurs assurent écarter des candidats qui ont des lacunes en expression écrite en français (30% pour l'anglais) et 73% qui ont des difficultés à l'oral (33% pour l'anglais).

*Enquête réalisée en ligne en deux vagues en mai et septembre 2021 auprès de 2504 décideurs en entreprises de plus de 50 salariés.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco