Festival de Cannes: amende requise contre les militants écologistes ayant perturbé la circulation des jets

Une amende de 700 euros a été requise vendredi par le parquet de Grasse (Alpes-Maritimes) contre trois militants d'Extinction Rébellion et d'Attac qui avaient brièvement perturbé la circulation des jets privés à l'aéroport de Cannes, pendant le festival en mai dernier, avec des voitures téléguidées. Le verdict a été mis en délibéré au 23 janvier 2024.
"On n'est pas là pour parler de l'urgence climatique. Il y a d'autres moyens pour le faire", a insisté le procureur, Marc-Antoine Fioc, tout en modérant son réquisitoire puisque les prévenus, poursuivis pour entrave à la circulation d'un aéronef, étaient passibles de cinq ans de prison.
Des voitures téléguidées pour perturber le trafic de jets
Le 20 mai 2023 en fin de matinée, alors que les rotations de jets privés battaient leur plein pendant le festival de Cannes, l'irruption de trois petites voitures téléguidées équipées de fumigènes avaient retardé le décollage d'un jet et obligé au déroutage d'un autre vers Nice.
Océane, étudiante en médecine de 23 ans, Hélène, institutrice en disponibilité de 49 ans et Stéphane, menuisier de 47 ans, ont été identifiés grâce à la vidéosurveillance et interpellés fin juin, passant 34 heures en garde à vue.
A l'audience, ils ont revendiqué leur participation à une action de "désobéissance civile" tout en évoquant chacun un rôle limité: la première a pris des photos, l'autre a introduit une voiturette dans l'enceinte, le dernier était présent pour expliquer si besoin l'action aux forces de l'ordre. Les autres participants à l'action n'ont pas été identifiés.
Pour l'avocate de la défense, Me Mireille Damiano, il s'agissait d'une action "de communication, symbolique et politique" qui ne justifiait pas les poursuites.
"Nous n'avons fait qu'alerter"
"Nous n'avons fait qu'alerter, une fois de plus", a insisté Hélène.
Avant l'audience, plusieurs organisations venues soutenir les trois militants ont dénoncé l'impact des jets privés sur l'environnement, devant des pancartes proclamant "Désarmons les criminels climatiques".
"Ce ne sont pas nos camarades qui devaient être là, ce sont les vrais criminels, les ultrariches", a lancé une porte-parole d'Attac.
Partie civile, l'aéroport de Cannes-Mandelieu s'est insurgé, par la voix de son avocat Jérôme Lacrouts, de se retrouver en position d'accusé.
Même s'il n'y a eu aucune dégradation, l'action a coûté 4.500 euros à l'aéroport, pour les deux vols perturbés et pour le renforcement du dispositif de sécurité le weekend suivant, marqué par un ballet de jets encore plus intense pour la clôture du festival et le Grand Prix de Formule 1 de Monaco, a fait valoir l'avocat de l'aéroport.