Travaux après la tempête Alex: Éric Ciotti mis en examen pour diffamation à l'encontre de Christian Estrosi

Eric Ciotti et Christian Estrosi à Nice, le 22 avril 2024 - VALERY HACHE / POOL / AFP
Nouvelle étape, judiciaire cette fois, dans l'opposition entre Christian Estrosi et Éric Ciotti. Comme a pu l'apprendre BFM Nice Côte d'Azur, l'ex-président du parti Les Républicains a été mis en examen pour diffamation le 5 septembre dernier.
Cette mise en examen, systématique dans ce type de dossier, fait suite à une plainte déposée par le maire de Nice président de la métropole de Nice Côte d'Azur, Christian Estrosi, accusant Éric Ciotti de propos diffamants tenus dans le quotidien Nice-Matin, le 31 octobre 2023. Selon nos informations, lors de sa comparution devant le magistrat, le député de Nice avait confirmé avoir tenu les propos qui lui sont reprochés devant le journaliste.
Ce jeudi 28 novembre en milieu d'après-midi, Éric Ciotti a réagi par écrit auprès de BFM Nice Côte d'Azur à cette mise en examen, assurant être "en possession de différentes pièces officielles permettant d’asseoir cette affirmation" incriminant le rôle de Chrsitian Estrosi.
"Cette énième procédure judiciaire, financée par le contribuable niçois à l’encontre des opposants au maire, apparaît plus que jamais comme une basse opération de diversion alors que de très graves soupçons, renforcés par les révélations de presse cette semaine, pèsent sur l’utilisation des fonds publics accordés à la Métropole dans le cadre des travaux de réparation de la tempête Alex", fustige Éric Ciotti.
"Sur le fond, je n’ai aucune inquiétude, car je dis la vérité et la répèterai s’il le faut au tribunal", précise de plus l'ex-président du parti Les Républicains, rappelant que "dans le cas d’une plainte pour diffamation avec constitution de partie civile, il y a automatiquement une mise en examen par le juge".
"Une basse opération de diversion"
En octobre 2023, Éric Ciotti avait ainsi accordé une interview à nos confrères, au cours de laquelle il n'avait pas manqué de critiquer avec véhémence le rôle supposé de Christian Estrosi dans la lenteur des travaux de reconstruction entrepris dans la vallée de la Vésubie, à la suite de la tempête Alex.
La responsabilité de Christian Estrosi avait notamment été évoquée le 26 octobre 2023 dans un document dévoilé par Mediapart. Dans ce relevé de décisions du comité de direction générale de la métropole, daté du mois de septembre 2022, des notes laissent supposer que Christian Estrosi aurait poussé à l'interruption des travaux pour faire pression sur l'État, et ainsi forcer ce dernier à débloquer des fonds rapidement pour payer les travaux.
Éric Ciotti tacle un "véritable scandale"
En public pourtant, la métropole de Nice Côte d'Azur, présidée par le maire de Nice, assurait que la lenteur des travaux n'était que la répercussion des contraintes réglementaires, ainsi que de l'enquête judiciaire en cours pour des soupçons d’irrégularités de comptabilité publique.
"On est face à un véritable scandale! (...) Avoir arrêté [les travaux], comme l'indique cette note révélée par la presse, revient pour moi à avoir délibérément mis en danger la vie des populations de nos villages, qui se sont retrouvées sans les protections adaptées", estimait par exemple Éric Ciotti dans cette entrevue.
Parlant d'une situation "très grave", le leader du parti Union des droites pour la République (UDR) avait aussi accusé Christian Estrosi de "manipuler les maires avec une 'communication positive'", estimant alors que "la réalité de la situation a été cachée" aux maires concernés par les travaux.
"Qu'il assume ses responsabilités, et qu'il assume ses fautes", avait finalement conclu Éric Ciotti dans son entretien.
"Une indécence sans limite", rétorque Estrosi
Ce n'est pas la seule fois où les deux hommes se sont opposés dans ce dossier. Plus récemment, au mois de juin 2024, une nouvelle passe d'armes entre les deux élus s'était déroulée, celle-ci s'inscrivant dans la lignée du différend sur la vallée de la Vésubie. Dans un communiqué co-signé par Éric Ciotti et Christelle d'Intorni, les députés soulignaient que les habitants de la vallée étaient "dans le désarroi et dans une incompréhension totale face aux travaux qui devaient être entrepris depuis plus de quatre ans par la métropole présidée par Christian Estrosi".
Sur place, mis à part Éric Ciotti, l'adjoint à la mairie de Saint-Martin-Vésubie, Thierry Ingigliardi, avait par exemple dénoncé la fragilité des ouvrages provisoires mis en place dans sa commune et aux alentours.
Face à cela, Christian Estrosi avait répondu, là encore par voie de communiqué, aux remontrances du duo Ciotti-D'Intorni, fustigeant une "indécence sans limite". D'après Christian Estrosi, "les équipes de la métropole sont à pied d'œuvre" dans la Vésubie. Il avait alors pris en exemple de multiples sites en attente ou en cours de rénovation, assurant par exemple que les chantiers de réalisation des ponts définitifs de Venanson et de Maïssa commenceraient "dès la rentrée 2024".
"Leur mauvaise foi est immense", rétorquait enfin Christian Estrosi à Christelle D'Intorni et Éric Ciotti, alors que "le passage à gué de Tende", qui fait partie des travaux réalisés par le conseil départemental vanté par Éric Ciotti, a été "emporté par la rivière Roya" en avril 2024.