Touët-sur-Var: le maire cherche désespérément un médecin généraliste depuis deux ans

Privé de médecin généraliste depuis deux ans, le maire du village de Touët-sur-Var (Alpes-Maritimes), Roger Ciais, recherche toujours désespérément un praticien. Une situation pesante pour cette commune de plus de 740 âmes depuis le départ de l’ancienne praticienne, installée "pendant cinq ans".
Touët-sur-Var, symbole du désert médical
Malgré les difficultés, le maire garde espoir, notamment grâce à la proposition de loi Garot, qui vise à encadrer l'installation des médecins en priorité dans les zones en déficit. Une décision qui, bien qu'ayant suscité des protestations du corps médical à l’échelle nationale contre cette forme de restriction, représente une opportunité pour l’élu.
"Je comprends pas très bien. Ils sont là pour servir la France et ils sont financés grâce à nos impôts, grâce à la sécurité sociale donc si on leur demande des efforts, ça serait bien qu’ils participent et que surtout qu’il y ait de la concertation", déplore le maire sur le plateau de Bonjour La Côte d’Azur
Touët-sur-Var est l'un des symboles de ces déserts médicaux qui ne cessent de croître en France. Le gouvernement a, quant à lui, proposé une alternative à la proposition de loi, en imposant aux médecins d’exercer jusqu’à deux jours par mois dans ces zones sous-dotées. Une mesure saluée par l’édile, qui, avant cela, n’a pourtant pas ménagé ses efforts, écrivant à toutes les facultés de médecine de France, sans réel succès...
Des clichés persistants sur la vie à la campagne
Selon lui, les idées reçues sur la vie à la campagne freinent l’installation de nouveaux praticiens et expliqueraient en grande partie cette pénurie.
"Il y a trois réticences: la première est d’être dérangé tout le temps, la deuxième c’est qu’ils aiment bien être regroupés entre médecins pour pouvoir discuter entre eux, et ils s’imaginent que dans nos villages, il n'y a pas d’équipements, il n'y a rien" déclare Roger Ciais, souhaitant balayer les a priori en rappelant que les conditions de travail ont profondément évolué.
"Le médecin du 21e siècle de campagne n’est plus le médecin du milieu du 20e siècle. Des années 50 aux années 90, les médecins de campagne, ils étaient voués corps et âme à leurs patients (…) [Aujourd’hui] c’est fini (…) ça se passe comme dans la ville, c’est avec Doctolib" ajoute-t-il.
"Le deuxième argument que je veux leur donner, c’est que Touët-sur-Var est probablement un des villages de France de sa catégorie le mieux équipé. Au niveau sportif, vous avez une salle de sport, vous pouvez faire de la musculation, de la danse, des sports de combat…", précise l’édile, insistant également sur la présence d'un cabinet flambant neuf, aménagé à la demande de l’ancienne médecin.
Et de conclure, plein d’espoir: "Il n’y a plus que le docteur à trouver."