"On avait peur pour lui": le témoignage des enfants de Tony, patrouilleur mortellement percuté sur l’A8

Près d'une semaine après la mort de Tony Nellec, patrouilleur mortellement percuté sur l'A8 au niveau de La Turbie dimanche 3 mars, ses enfants espèrent que le drame "servira de leçon" aux automobilistes face aux dangers de la route.
"Qu'ils se disent qu'ils ne sont pas tous seuls sur la route. Il y a des patrouilleurs qui travaillent, et ces patrouilleurs aimeraient rentrer cher eux pour pouvoir serrer leur famille dans les bras. Nous, malheureusement, ça, on ne l'aura plus", déclarent Lara et Joan, deux des cinq enfants de Tony, invités ce vendredi 8 mars sur le plateau de BFM Nice Côte d'Azur.
"Une personne très prudente"
Tony Nellec, qui travaillait pour la société Escota depuis vingt ans, était confronté au quotidien aux dangers de la route. En 2013, il avait déjà échappé de peu à un accident sur l'autoroute A8, dans des circonstances quasiment identiques.
"On avait peur pour lui mais on se dit toujours 'ça nous arrivera pas'", raconte Lara la fille de Tony.
"Il était confronté aux dangers de la route tous les jours", confirme son fils, Joan. Pour Lara, Tony était "une personne très prudente, il insistait pour qu'on le soit aussi. Qu'on n'utilise pas le téléphone au volant, qu'on soit vigilant sur la vitesse".
Le jour même de l'accident mortel, Tony avait envoyé un message à son fils pour le mettre en garde sur les conditions de circulation difficiles en raison de la météo pluvieuse. "J'aimerais que tu rentres par le bord de mer, car l'autoroute, c'est une piscine", disait le message, relayé par nos confrères de Nice-Matin.
Lara, elle, a vu son père pour la dernière fois sur l'autoroute le matin du drame. "Je l'ai regardé, je l'ai vu de dos. Mon compagnon m'a dit 'C'est dangereux quand même ce qu'il fait comme métier, Tony.' J'ai dit 'Oui, tu imagines s'il meurt?' Et trois heures après, un jeune nous a pris la vie de Tony", raconte Lara sur BFM Nice Côte d'Azur.
Les enfants demandent justice
Le conducteur du véhicule qui a percuté Tony est âgé de 18 ans et venait d'obtenir son permis de conduire. Sans antécédent judiciaire, il n'a pas non plus été testé positif à l'alcool, ni aux stupéfiants. Mais les premiers éléments de l'enquête indiquent qu'il roulait à 110 km/h sur une portion limitée à 90 km/h.
La mère de Lara et Joan a déposé plainte pour homicide involontaire. Le conducteur, originaire de Menton, a quant à lui été placé sous contrôle judiciaire. Les enfants de Tony attendent aujourd'hui de la justice, "comme son nom l'indique, de la justice".
"Les circonstances du drame, la météo qu'il y avait, font qu'il n'est pas forcément excusable pour ce qu'il a fait", estime Joan.
Aujourd'hui, Joan et Lara tiennent le coup comme ils peuvent. Lara est reconnaissante que la famille soit "bien entourée", Joan, quant à lui, est retourné au travail. "Parce que je me rends compte que c'est les moments où je suis seul que j'y pense le plus", déclare-t-il. Tous les deux s'attendent toutefois à vivre encore des moments difficiles lors des obsèques de leur père, prévus dans les prochains jours.