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"Nous sommes réveillés la nuit": des habitants de Nice dénoncent les nuisances sonores

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Dans plusieurs quartiers animés de Nice, de nombreux habitants se plaignent de nuisances sonores répétées sans que des mesures concrètes ne soient mises en place pour y remédier.

Cris, bagarres ou encore musique à plein volume lors des soirées... Certains habitants des quartiers animés de Nice dénoncent des nuisances sonores qui ont des conséquences concrètes sur leur quotidien.

"Nous, on est réveillés la nuit, en sursaut souvent parce que ce sont des cris. Ce sont nos enfants qui sont réveillés", se plaint à BFM Nice Côte d'Azur, Olivia, une résidente vivant juste en face de la boîte de nuit 305 Vice Club.

"Il faut que ça dégénère pour qu'ils interviennent"

Malgré ses nombreux appels à la police les soirs où le vacarme se prolonge, elle affirme ne recevoir aucune assistance. Les forces de l’ordre, selon elle, lui feraient comprendre qu’elles n’ont pas les moyens d’intervenir ou qu’elles sont déjà débordées par d’autres problématiques.

"Lorsqu'ils interviennent, c'est uniquement quand il y a une bagarre. En fait, il faut que ça dégénère pour qu'ils interviennent", déplore-t-elle.

À ces nuisances s’ajoute un sentiment d’insécurité, si bien que la Niçoise a décidé d’interpeller la mairie via une lettre et un signalement à la police. Des démarches qui, selon elle, n’ont rien changé. Elle persiste toutefois dans son engagement, devenant même un porte-voix du problème en recueillant 15 témoignages de voisins confrontés aux mêmes difficultés.

"Ces tapages nocturnes ont des impacts psychosomatiques sur ma famille: manque de sommeil, fatigue pour mon compagnon qui se lève tôt pour aller travailler au CHU de Nice", peut-on lire dans l’un de ces témoignages.

Désormais, elle se dit prête à passer à l’action. Munie d’"un dossier monté" et "validé par son avocat", elle envisage de poursuivre l’établissement en justice. Informé, le club a voulu réagir:

"Je comprends les riverains, mais on est en train de tuer à petit feu le monde de la nuit. Nous, on ne peut pas empêcher les gens de crier dans la rue. S’il y avait plus de patrouilles de police, il y aurait moins de gens dehors à la sortie de la boîte", répond Alex, directeur du 305 Vice Club, à BFM Nice Côte d'Azur.

Une réponse municipale jugée insuffisante

La municipalité, de son côté, se défend. Grâce à sa police municipale, elle dit mobiliser des effectifs pour faire respecter deux arrêtés réglementant le bruit en ville. En 2024, 729 verbalisations ont été dressées pour des infractions liées aux nuisances d'après elle.

"[La police] intervient et verbalise dès que cela est nécessaire", affirme la mairie auprès de BFM Nice Côte d’Azur.

Mais cette réponse reste insuffisante, à en croire un autre riverain, Jean-Claude Mangin. Il dénonce les nuisances sonores provenant de la plage privée "Les Canailles", située juste en face de son appartement, à proximité de la promenade des Anglais.

Comme Olivia, ses signalements sont restés sans effet. Pour autant, il continue de chercher des solutions, en demandant notamment que les haut-parleurs installés sous la promenade soient orientés perpendiculairement vers la mer. "Et qu'il n'y ait aucun autre haut-parleur donnant sur les batiments", ajoute-t-il.

Des bruits incessants qui concernent désormais plusieurs quartiers de Nice, et qui, à l’approche de la saison estivale, sont déjà fortement redoutés par les habitants.

Alix Carreaux avec Alexandre Simoes