Niçois accusé de meurtre aux Seychelles: dans une lettre à ses proches, il se dit "incapable d'une telle horreur"

Le street-artiste Thomas Debatisse - BFMTV
Thomas Debatisse, un Niçois de 34 ans, est emprisonné depuis le 5 mai dernier aux Seychelles, où les autorités locales l'accusent du meurtre de sa compagne Emmanuelle Badibanga. Dans une lettre destinée à ses proches, et diffusée ce vendredi dans Nice-Matin, il continue de clamer son innocence:
"Être seul, impuissant, (...) détenu sans aucune preuve, est une épreuve que je ne souhaite à personne (...). Je ne souhaite qu’une chose, c’est que ce cauchemar prenne fin et que je puisse vous retrouver pour faire mon deuil près de ceux que j’aime et retrouver un peu de paix et de chaleur humaine."
"Je suis incapable d'une telle horreur"
Le trentenaire, un street-artiste connu sous le pseudonyme d'Otom, incarcéré depuis le mois de mai, n'a pu recevoir les courriers de ses proches que depuis le mois de septembre. Dans cette lettre, il explique qu'"à la douleur insupportable de la perte d’Emmanuelle est venue s’ajouter une accusation abjecte".
"Vous savez que je suis incapable d’une telle horreur. Et ça me touche tellement de savoir que je peux compter sur vous. Vous me manquez affreusement, j’espère vous revoir un jour prochain pour partager une peinture, une session ou un moment d’amitié simple", a-t-il écrit à sa famille et à ses amis.
Risque de prison à vie
Le 27 avril dernier, le Niçois assure avoir retrouvé sa petite amie pendue dans la salle de bain de leur chambre d'hôtel, le Club Med de l'île Saint-Anne. Mais selon l'enquête des autorités locales et après autopsie du corps, la victime serait morte d'une strangulation et non d'une pendaison.
Thomas Debatisse a donc été placé en prison le 5 mai, où il se trouve depuis maintenant six mois, pour ce qui serait en réalité un meurtre déguisé en suicide. Selon la justice seychelloise et l’article 194 de son Code pénal, il risque la prison à vie.
En parallèle de l'enquête locale, une autopsie menée en France après le rapatriement du corps vient cependant contredire les conclusions des Seychelles. "Selon les examens effectués lors de l’autopsie en France, les éléments sont en faveur d’une pendaison et pas d’une strangulation", souligne Xavier Bonhomme, procureur de la République de Nice. Le rapport ne fait pas non plus état de coups et écarte des violences.
Thomas Debatisse attend désormais la fin de l'enquête seychelloise et un renvoi devant le tribunal.