Nice: la préfecture interdit la veillée en soutien au peuple palestinien prévue ce mercredi

La place Garibaldi de Nice en octobre 2023 (illustration) - BFM Nice Côte d'Azur
La préfecture des Alpes-Maritimes a décidé d'interdire une veillée qui devait se tenir ce mercredi 29 novembre sur la place Garibaldi de Nice, indique-t-elle dans un arrêté ce mardi. Le rassemblement devait avoir lieu à 19 heures, dans le cadre de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien.
La préfecture, craignant des troubles à l'ordre public, a choisi d'interdire la manifestation, qui intervient selon elle "dans un contexte géopolitique particulièrement tendu".
"Formellement interdit de dénoncer un génocide"
Dans son arrêté, la préfecture évoque le conflit entre Israël et le Hamas, qui a occasionné "un regain de tension sur le territoire français", entraînant une recrudescence des actes antisémite dans le pays. Dans les Alpes-Maritimes, 38 personnes ont été interpellées depuis l'attaque du Hamas contre Israël début octobre dernier, entre autres pour des faits "d'apologie du terrorisme".
La préfecture craint ainsi que le rassemblement prévu en soutien au peuple palestinien ne favorise ce type d'actes, rappelant que les organisateurs de la veillée avaient déjà tenu un rassemblement fin octobre malgré l'interdiction préfectorale, et que "ce rassemblement a été source de débordements, slogans hostiles et haineux".
De leur côté, les organisateurs de la veillée dénoncent, par cette décision de la préfecture, une "violation de (leurs) droits".
"À Nice, il nous est formellement interdit de signaler un génocide en Palestine", déclarent-ils. "À Nice, si vous soutenez la cause palestinienne, vous risquez de vous retrouver en garde à vue. À Nice, soutenir la cause palestinienne équivaut à être considéré comme antisémite."
Fin octobre, les organisateurs d'une manifestation pour la paix avaient dû déposer un recours devant le tribunal administratif, la préfecture ayant pris un arrêté pour interdire le rassemblement. Le tribunal avait finalement penché en faveur des organisateurs, à condition que la manifestation soit qualifiée en faveur de "la paix" et non de la Palestine.