Nice: des squatteurs sèment le trouble dans le quartier de La Madeleine

Urine, déchets, mégots, bouteilles d'alcool, vêtements éparpillés... Depuis le départ en maison de retraite du propriétaire en avril 2021, des squatteurs se sont installés dans une maison du quartier de La Madeleine, à Nice-Ouest. Au grand dam des riverains du petit lotissement du Parc Robiony où elle se situe, excédés par les nuisances.
Ils décrivent un quotidien invivable, et notamment des cris jusque tard dans la nuit. Le député (LR) des Alpes-Maritimes Eric Ciotti est allé à la rencontre d'une dizaine de ces habitants, réunis en assemblée ce lundi après-midi.
"On n'en peut plus"
Depuis plus d'un an, le quartier est troublé par la présence de trois personnes, parfois plus, qui occupent la maison. A l'extérieur, les dégâts sont déjà visibles. Les persiennes ont été arrachées, les vitres brisées et une montagne de déchets jonchent la cour.
"On n'en peut plus", se désole Jean, riverain du lotissement, au micro de BFM Nice Côte d'Azur. "On n'en peut plus de voir arriver des gens qui sont alcoolisés. Rien ne se fait. Ils rentrent, ils sortent... ce ne sont jamais les mêmes. Ils ont cassé le portail et enlevé le verrou", raconte-t-il.
"C'est très difficile parce qu'ils font beaucoup de bruit la nuit", renchérit Joëlle, voisine dont la maison jouxte celle qui est illégalement occupée. "C'est intolérable. Les odeurs, les moustiques... Il y a tout", poursuit-elle.
Des sanctions plus sévères?
Le député Eric Ciotti est venu ce lundi constater les dégâts. Pour lui, la loi doit être durcie. "Il faut qu'il y ait des sanctions, des sanctions pénales naturellement. Mais qu'il y ait de la prison ferme aussi. On est a un an aujourd'hui, ce que je proposais c'est trois ans de prison ferme pour que les mesures soient réellement dissuasives", argue-t-il.
L'élu a promis aux habitants de s'emparer du problème: "Je vais saisir immédiatement à la fois le maire et le préfet. Il faut un arrêté de péril parce qu'il y a une menace pour l'environnement, pour les voisins, et qu'immédiatement cet arrêté de péril permette de murer les accès à cette propriété".
Anthony Borré, premier adjoint au maire de Nice, a réagi à la visite du député. Dans un tweet, il dénonce un acte illégal et assure accompagner la fille du propriétaire.
Vers une plainte des riverains
De leur côté, les habitants n'excluent pas, en dernier recours, d'entamer une procédure judiciaire. Ils envisagent de porter plainte contre le propriétaire et sa fille pour "troubles de jouissance". Cette dernière, visiblement dépassée par les événements, a quitté la maison, dont le rez-de-chaussée était illégalement occupé alors qu'elle vivait au premier étage.
"C'est embêtant pour nous ce genre de démarche. Le propriétaire est âgé, il n'est pas en pleine forme, c'est dommage d'en arriver là. Sa fille a dit qu'elle n'avait pas osé lui dire qu'il y avait des squatteurs. Mais à un moment donné, si elle ne prend pas les décisions qu'il faut, les riverains porteront plainte", témoigne Liliane.