Mandelieu-la-Napoule: face aux risques d'inondations, la ville rachète des villas pour les détruire

En 2015, des inondations de grande ampleur touchaient le Sud-Est. Des scènes apocalyptiques, des quartiers ravagés, un bilan dramatique de 20 morts... Depuis, pour ne plus revivre pareille catastrophe, la ville de Mandelieu-la-Napoule a racheté plusieurs villas d'un quartier à risque pour les détruire.
"Là où se trouve la pelleteuse, il y avait il y a encore deux jours une habitation au cœur d'un quartier qui depuis plusieurs années subit des inondations majeures", explique Sebastien Leroy, maire de Mandelieu-la-Napoule.
À quelques mètres, une autre pelleteuse s'active pour mettre en pièces une autre maison. L'objectif de la mairie est de "rendre ce terrain à la nature", afin de "bâtir une nouvelle ville résiliente".
Des millions d'euros investis
Pour financer ces acquisitions sans que les propriétaires ne soient lésés, la municipalité a pu s'appuyer sur le fonds Barnier, dédié aux risques naturels majeurs. Celui-ci permet une estimation basée sur "le prix du bien avant la catastrophe" explique l'édile azuréen, en présentant une villa rachetée 750.000 euros pour être directement détruite.
Au total, une somme de 4,5 millions d'euros a été investie et une superficie de 6.300m² sera démolie d'ici le mois de janvier, d'après Sébastien Leroy.
Les anciens propriétaires ont ainsi pu quitter une zone dangereuse sans vendre leur villa à perte. Celle de Gérard François a été "habitée par quatre générations". Après une longue réflexion familiale, celui-ci a accepté de la vendre à la mairie.
"Des difficultés pour se reloger"
"On a décidé que c'était la meilleure solution. Je suis content que cette maison soit détruite et que ça reste un terrain vierge (...). La bétonisation est vraiment excessive sur ce secteur", poursuit-il.
D'autres ont décidé de rester dans leur habitation pour le moment. C'est notamment le cas de Guillaume, qui raconte pourtant subir une forte "anxiété et un choc psychologique" lors de chaque alerte orange pluie inondation. "Vu le prix de l'immobilier azuréen, qui est hors de contrôle depuis des années, on aura des difficultés à se reloger", se désole-t-il.
Une consultation devrait avoir lieu prochainement pour évoquer l'avenir de ces nouveaux terrains communaux.