Vallée de la Roya: la garde à vue du militant Cédric Herrou levée

Cédric Herrou le 18 mai 2018 - Loïc Venance-AFP
La garde à vue du militant Cédric Herrou, interpellé par les gendarmes ce mercredi dans l'après-midi sur une route de la vallée de la Roya, a été levée ce jeudi 21 mars. "A la lumière des investigations, les faits d’aide à la circulation ou au séjour d’étranger en situation irrégulière n’apparaissent pas caractérisés", rapporte le parquet de Nice dans un communiqué. "Seules les contraventions au code de la route sont retenues", poursuit-il.
Le militant avait été placé en garde à vue après l’ouverture d’une enquête de flagrance du chef d’aide au séjour et à la circulation d’étrangers après un contrôle routier, précise le procureur de la République.
Un véhicule avec "un nombre important de passagers
Dans son communiqué, le parquet de Nice est revenu en détail sur l’interpellation de Cédric Herrou. Mercredi, aux alentours de 14 heures, les gendarmes ont contrôlé un véhicule qui "présentait un feu défectueux et un nombre important de passagers à bord".
Selon le parquet, les forces de l’ordre ont procédé au contrôle des identités des cinq passagers à bord de la voiture. L’un d’eux a décliné "spontanément son identité ce qui permettait d’établir qu’il se trouvait en situation irrégulière sur le territoire français", indique le parquet. Une enquête de flagrance a donc été ouverte et Cédric Herrou interpellé puis placé en garde à vue.
Le militant s'était d'ailleurs filmé en direct, menottes à la main et assis dans le fourgon des gendarmes, après son interpellation. Une vidéo, diffusée sur le compte X de Cédric Herrou.
Une mesure de retenue à l'encontre de deux passagers
Le militant était accompagné de cinq autres personnes au moment de son interpellation. Parmi elles deux hommes, "les deux seuls d'origines africaines", précise l'avocat de Cédric Herrou. Tous les deux demandeurs d'asiles. L'un d'entre eux est sous le coup d'une obligation de quitter le territoire, contestée devant le tribunal administratif. L'audience était prévue le 28 mars mais a été reportée.
Parmi les cinq passagers, trois d’entre eux ont été auditionnés libres. Une mesure de retenue a été prise pour les deux autres passagers "au regard de l’irrégularité de leur situation administrative en France", indique le parquet ce jeudi.
Mercredi soir, la préfecture des Alpes-Maritimes avait indiqué que Cédric Herrou "a été interpellé ce jour (mercredi) par des gendarmes mobiles dans le cadre d'un contrôle routier à la sortie du tunnel de Saorge" et qu'une "infraction routière retenue à son encontre et le refus de fournir les documents afférents à la conduite du véhicule ont entraîné l'immobilisation du véhicule".
"La présence à bord de passagers en situation irrégulière a conduit au placement en garde à vue de M. Cédric Herrou et au placement en retenue administrative des passagers", avait ajouté la préfecture.
Son avocate dénonce une "interpellation politique"
Cédric Herrou avait d’abord été entendu à la caserne Auvare de Nice avant d’être placé en garde à vue. Son avocat dénonçait auprès de BFM Nice Côte d'Azur une situation "assez surprenante" ainsi qu'une "interpellation politique par rapport à ce que Monsieur Herrou a dit la semaine d'avant".
"Une requête doit être déposée au tribunal administratif pour contrôle discriminatoire et illégal par la force sentinelle", poursuivait ce dernier.
L'antenne niçoise de la Ligue des droits de l'homme s'est également exprimée sur les réseaux sociaux une fois la garde à vue du militant levée. "Il s'agit d'une vengeance à, l'encontre d'un citoyen qui a osé démontrer que l'armée procède à des contrôles d'identité illégaux à la frontière", a-t-elle dénoncé.