L'Escarène: les chiens vont être fichés pour lutter contre les déjections sur la voie publique

Les propriétaires de chiens vont devoir détenir un passeport génétique qui pourra être utilisé afin de retrouver l'animal en cas de déjection non ramassée sur la voie publique.

"C'est un problème qui embête le quotidien de tout le monde." Face au nombre de déjections canines retrouvées dans les rues de L'Escarène (Alpes-Maritimes), la municipalité a pris un arrêté pour ficher les chiens de la commune.

D'ici 10 jours, les chiens seront dans l'obligation de disposer d'un passeport génétique, réalisé à partir d'un test ADN établi chez un vétérinaire et pris en charge par la commune.

"L’arrêté municipal consiste en l’obligation de faire un passeport génétique à tous les chiens qui habitent le village ou qui fréquentent le village régulièrement. Puis permettre le prélèvement des déjections trouvées sur la voie publique pour faire l’identification du chien", explique Jean-Claude Vallauri, adjoint à la mairie, au micro de BFM Nice Côte d'Azur.

Des secteurs particulièrement touchés

De quoi lutter contre un phénomène qui touche "toujours les mêmes secteurs" de la commune, à tel point qu'une ruelle de L'Escarène est surnommée par ses habitants et ses élus la "boîte à caca", raconte Françoise Isoart, employée communale chargée de l'environnement.

"Les enfants, les personnes âgées... Au lieu de marcher et de regarder autour de nous, nous sommes obligés de baisser les yeux pour regarder au sol si rien n’est dérangeant", déplore-t-elle.

La ville avait déjà mis en place des panneaux rappelant l'obligation de ramasser les déjections, ainsi que des distributeurs de sacs à crotte. Les habitants propriétaires de chiens, eux, assurent respecter les règles.

"Je sais qu'avec le nôtre, on a toujours un sachet", affirme un riverain. "J'ai un chien, j'ai mes sachets sur ma laisse, et à chaque fois, n'importe où on va, on ramasse", assure une autre habitante.

300 euros de frais de nettoyage

Pourtant, les agents communaux de nettoyage sont catégoriques: les habitants de L'Escarène sont loin d'être aussi irréprochables qu'ils ne le prétendent.

"Régulièrement, j'ai des déjections canines projetées sur moi, avec le débroussaillage, ça part dans tous les sens. J'ai une grille devant moi, mais les excréments passent à travers", raconte un employé communal.

Une autre employée affirme que "les gens n'ont pas de respect, ni pour le village, ni pour nous."

L'Escarène devient ainsi la deuxième ville de France, après Béziers, à utiliser ce système de fichage ADN pour les chiens. Et, pour les propriétaires qui ne respectent pas cette nouvelle règle, une amende de 38 euros s'appliquera en cas de non-présentation du passeport génétique, à quoi cela s'ajoute les 300 euros de frais de nettoyage pour des déjections non ramassées.

Esteban Xivecas avec Laurène Rocheteau