"Je vais te manger le foie": un élu agressé à Cagnes-sur-Mer accuse des gens du voyage

"Je vais te manger le foie, on va te massacrer, on va te casser en deux." C'est ce qu'à entendu Philippe Touzeau-Menoni, conseiller municipal à Cagnes-sur-Mer, lors de son agression.
Le jeudi 27 mars, il est installé en terrasse en plein centre-ville, et bois son café, lorsque deux individus l'accostent. Ils l'emmènent dans une ruelle un peu plus loin, avant de l'agresser. Il reçoit plusieurs coups et des menaces. L’altercation a pris fin grâce à l’intervention d’un agent de surveillance de la voie publique.
"L'incompréhension du manque de réaction du maire"
"Je n'ai jamais su ce qu'on me voulait, j'ai pas eu le sujet. Mais j'ai eu le droit effectivement à un bon coup de poing dans la mâchoire, raconte l'élu qui a enregistré l'altercation avec son téléphone. Le choc, il est plutôt par l'incompréhension du manque de réaction du maire, que d'un coup."
Sur une vidéo postée sur Facebook, Philippe Touzeau-Menoni affirme que les médecins ont constaté qu'il souffrait d'une luxation de la mâchoire, ainsi que d'une atteinte aux tympans. Une ITT lui aurait également été prescrite, mais travaillant à son compte, il explique ne pas être sûr de l'appliquer.
Car si la raison de l'agression ne lui a pas été déclarée, il dit connaître ses agresseurs. Il s'agirait de Franck Aspinas, qui siège à la commission départementale des gens du voyage, et de Régis, dit Moustique, le chef du campement sédentarisé des Caraïbes au Val de Cagnes. Contacté, ce dernier n'a pas souhaité répondre.
Philippe Touzeau-Menoni a déposé plainte contre les deux hommes, et a demandé en mairie une protection destinée aux élus.
"La loi du plus fort, ça ne marche pas"
Pour l'élu, il n'y a pas de doute sur ce qu'il se cache derrière cette agression: le terrain des Caraïbes, à Cagnes-sur-Mer. Sur ce dernier, un lotissement flambant neuf est en train d'être construit par Erilia, pour les gens du voyage sédentaires.
En 2022, la municipalité a cédé le terrain pour un euro symbolique au bailleur social. Ce à quoi Philippe Touzeau-Menoni s'était opposé.
"Des coups on en prend, quand on est élu pour défendre un programme, et en même temps les Cagnois, on mouille la chemise, on va dans les dossiers. Ça fait presque partie du jeu. Mais aller jusqu'à frapper quelqu'un pour avoir raison, c'est la loi du plus fort, ça ne marche pas, et je peux vous dire que je suis déterminé", souligne Philippe Touzeau-Menoni, déterminé.