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"J'ai honte d'avoir travaillé avec lui": Anthony Borré dénonce un accord "pitoyable" entre Éric Ciotti et le RN

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Le premier adjoint à la mairie de Nice dénonce un accord qui nuit à la fois à la politique et à l'image de Nice.

"Je ne reconnais pas l'homme avec lequel j'ai travaillé." Quelques jours seulement après l'annonce d'Éric Ciotti d'un accord entre Les Républicains et le Rassemblement national, les reproches continuent de pleuvoir envers le député des Alpes-Maritimes. Désavoué par son parti, qui a de nouveau décidé lors d'un bureau politique ce vendredi 14 juin de l'exclure de LR, Éric Ciotti s'en remet désormais à la justice.

Mais dans son fief niçois, les figures politiques n'en dénoncent pas moins une "trahison". Anthony Borré, premier adjoint à la mairie de Nice et référent régional du parti Horizons, dénonce un accord "pitoyable" passé "dans le dos de tout le monde".

"Ça abîme l’image de la vie politique française. J’ai honte. J’ai honte pour le parti gaulliste auquel j’ai appartenu, j’ai honte bien sûr d’avoir travaillé avec Éric Ciotti, parce que j’ai commencé avec lui il y a 15 ans", rappelle Anthony Borré, invité ce vendredi sur le plateau de BFM Nice Côte d'Azur. "J’ai honte pour Nice surtout, parce qu’il abîme l’image de Nice en tant que député."

"Si la situation prêtait à rire, et ce n'est pas le cas, je dirais que lorsqu'il reviendra à Nice, parce que ça fait dix jours qu'il est claquemuré dans son bureau à Paris tout seul, il faudrait engager une hospitalisation d'office", s'est emporté le premier adjoint.

"La plus grande trahison politique depuis Jérôme Cahuzac"

Au-delà de ce que le premier adjoint qualifie de "la plus grande trahison politique depuis celle de Jérôme Cahuzac, qui avait juré à l'Assemblée nationale qu'il n'avait pas de compte en Suisse", Anthony Borré souligne les conséquences d'un accord LR-RN sur les politiques menées à la ville de Nice ces dernières années.

"Avec Christian Estrosi, on se bat depuis 15 ans pour porter haut les couleurs de la ville, pour essayer de mettre fin à un certain nombre de stéréotypes. On a toujours dit que les villes du sud étaient des villes de fachos, ça fait 15 ans qu’on combat ça", souligne-t-il.

Il dénonce une décision unilatérale d'Éric Ciotti au sein de son propre parti, "tout ça pour conserver ses privilèges, son chauffeur, son cuisinier... c'est pitoyable". Éric Ciotti s'accroche à sa présidence des Républicains depuis la décision d'un premier bureau politique mercredi de l'exclure du parti. Il s'est même rendu à son bureau au siège du parti jeudi.

De son côté, le parti Horizons doit se rassembler ce vendredi en début d'après-midi avant une annonce officielle des candidats aux législatives. Anthony Borré a indiqué qu'il ne serait pas candidat, avant de préciser que les investitures se feraient sous l'étiquette Horizons et non de la majorité présidentielle. Il a toutefois refusé de qualifier une quelconque désolidarisation avec la majorité.

"Nous appartenons à une majorité, mais il faut tenir compte aussi des résultats de dimanche soir, et nous appelons à une nouvelle majorité. Une majorité de droite, et nous avons décidé de partir sous nos propres couleurs. (...) Nous avons toujours dit que nous étions dans cette majorité, mais avec des différences", a-t-il conclu.

Laurène Rocheteau