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Interdiction de l'abaya à l'école: la rectrice mentionne "deux cas" dans l'académie de Nice lundi

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"298 personnes" se sont présentées dans les établissements scolaires vêtues de cette longue robe traditionnelle en France, a annoncé le ministre de l'Éducation nationale ce mardi.

Au lendemain de la rentrée scolaire, la rectrice de l'académie de Nice est revenue sur l'interdiction de l'abaya à l'école, voulue par le gouvernement.

"Hier, dans la ville de Nice nous avons eu deux cas d'élèves connus qui se sont vus refuser l'accès à la classe", a-t-elle annoncé sur BFM Nice Côte d'Azur ce mardi.

Pas de sanctions disciplinaires

Natacha Chicot explique que les jeunes filles, élèves du lycée Apollinaire, n'ont pas reçu de sanctions disciplinaires pour le moment.

"Il faut une phase de dialogue avec le chef d'établissement et avec la famille", a ajouté la rectrice. Elle explique que l'année dernière, l'académie de Nice avait déjà pris des sanctions disciplinaires "contre des jeunes filles essentiellement qui portaient l'abaya". "Ce n'est pas un nombre très important", a-t-elle précisé.

Invité de BFMTV-RMC ce matin, le ministre de l'Éducation Gabriel Attal a annoncé que "298 personnes" se sont présentées dans les établissements scolaires vêtues de cette longue robe traditionnelle.

"Il y a eu ensuite toute cette phase d'explications, de dialogue, de pédagogie, et une très grande majorité s’est conformée à la règle", a-t-il poursuivi, ajoutant que 67 personnes sont rentrées chez elles après avoir refusé d'enlever l'abaya.

Stigmatiser les musulmans

Gabriel Attal a annoncé dimanche 27 août l'interdiction de cette robe traditionnelle à l'école afin de faire respecter "le sanctuaire laïc que doit constituer l'École". "Vous rentrez dans une salle de classe, vous ne devez pas être capable d'identifier la religion des élèves en les regardant", a-t-il expliqué.

Cette mesure ne fait pas l'unanimité. Le Conseil d'Etat va examiner ce mardi un recours déposé par une association qui a également saisi la Défenseure des Droits. L'association Action Droits des Musulmans (ADM) affirme que "cette restriction de l'abaya risque encore de stigmatiser davantage les musulmans" et "porte atteinte aux droits de l'enfant, car elle vient viser principalement les enfants présumés musulmans, créant ainsi un risque de profilage ethnique à l'école".

Le 29 août dernier, le groupe LFI avait également fait savoir son intention de déposer un recours devant le Conseil d'État car "il ne faut pas utiliser la laïcité pour stigmatiser une religion en particulier", pour Manuel Bompard.

Marine Langlois