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"Il y a eu de la souffrance": des migrants de Lampedusa arrivés à Menton racontent leur exil

Environ 8500 migrants sont arrivés la semaine dernière sur l'île italienne de Lampedusa. En conséquence, la France a renforcé la surveillance de sa frontière à Menton, où les tentatives de passage et les refoulements sont quotidiens.

Après un périple de plusieurs milliers de kilomètres, un homme venu de Sierra Leone se présente à la frontière française, sac sur le dos et valise à ses pieds. Face au refus de passage des forces de l'ordre, il s'assoit sur le sol, épuisé et découragé.

Comme lui, ces derniers jours, ils sont des centaines à essayer de poursuivre leur exil via la frontière mentonnaise - où les tentatives de passage et les refoulements sont quotidiens - en provenance de Lampedusa, île italienne au milieu de la Méditerranée.

Renforts policiers

Patrice et sa femme sont Ivoiriens, ils ont traversé une dizaine de pays avant d'arriver ici. "Il y a eu de la souffrance, ils ont failli violer madame, ils ont fait des choses sur elle, moi je ne voulais pas qu'on l'agresse alors ils sont tombés sur moi, ils m'ont frappé à la tête et j'ai perdu connaissance", raconte Patrice.

Ruth, elle, fuit une région contrôlée par Boko Haram, son mari a été kidnappé il y a deux mois. "Ils kidnappent les hommes, ils kidnappent les femmes, ils tuent des enfants...", confie-t-elle.

"On peut te kidnapper et on ne te voit pas pendant une semaine", raconte-t-elle.

Environ 8500 personnes sont arrivées à Lampedusa la semaine dernière. En conséquence, des renforts ont été déployés par le ministère de l'Intérieur: plus de 250 policiers et gendarmes, des drones et 120 militaires mobilisés pour surveiller les hauteurs du département.

Cela permet aux policiers de surveiller les routes, les rails ainsi que les nombreux chemins de randonnée qui sont empruntés de jour comme de nuit.

Théo Bassilana et Benoît Ruiz