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Fillette percutée à Vallauris: comment expliquer la décision du juge des libertés de relâcher le suspect?

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L'homme suspecté d'avoir percuté une fillette à Vallauris jeudi a été placé sous contrôle judiciaire et mis en examen mais a échappé à la détention provisoire. Une décision qui "peut choquer l'opinion publique" mais qui s'explique, selon l'avocate Florence Rouas.

Une décision qui crée de grandes incompréhensions, y compris chez la famille de la victime. Ce samedi 31 août, le principal suspect dans l'affaire de la fillette percutée par une moto à Vallauris a été provisoirement relâché.

Placé sous contrôle judiciaire et mis en examen pour blessures involontaires, l'homme de 19 ans n'a pas été placé en détention provisoire. Ce qu'avaient pourtant demandé le parquet et le juge d'instruction en charge de l'affaire. Le juge des libertés n'a pas suivi leur recommandation et le parquet a annoncé faire appel.

Ce qui joue en faveur du suspect

Invitée de BFMTV, l'avocate Florence Rouas a donné des pistes pour expliquer cette décision. Elle admet que celle-ci peut "étonner au regard de la gravité des faits qui sont reprochés au mis en examen" mais avance que le juge des libertés a pris sa décision "à l'aune de l'article 144 du code de procédure pénale".

Si la "gravité des faits" n'est pas "discutée" selon Me Rouas, d'autres éléments peuvent aider à comprendre la décision du juge. Notamment "les garanties de représentation du mis en examen", c'est-à-dire la probabilité pour que celui-ci soit bien présent lors de son procès et de ses convocations.

Les risques d'éventuelles concertations avec de potentiels complices ou la possibilité de pressions envers les témoins sont aussi évalués dans ce genre de cas. Le fait que le suspect n'a "manifestement pas de casier judiciaire" peut également avoir joué en sa faveur.

Une décision qui peut évoluer

"Ce contrôle judiciaire a été ordonné avec des garde-fous, de façon extrêmement stricte", poursuit Florence Rouas, qui insiste sur un aspect fondamental de la procédure judiciaire en France. "Principe, la liberté. Exception, la détention", avance-t-elle.

L'avocate pénaliste admet que cette décision "peut choquer l'opinion publique". D'un point de vue juridique, elle rappelle que le suspect est "présumé innocent".

"On ne connaît pas exactement les circonstances, il n'était pas sous l'emprise de l'alcool ou de stupéfiants (...), le juge des libertés a sans doute statué à l'aune de ces éléments-là", ajoute-t-elle au micro de BFMTV.

Florence Rouas explique enfin que la situation est "évolutive" et que l'appel effectué par le parquet pourrait modifier la décision prise par le juge des libertés. "L'information judiciaire commence" à peine, résume-t-elle.

Mathias Fleury