Cannes: la police municipale chasse les boîtes à clés Airbnb sur la voie publique

Dans les rues de Cannes (Alpes-Maritimes), la police municipale traque les boîtes à clés utilisées par les locations saisonnières, de type Airbnb, installées illégalement sur l’espace public. Cette pratique a été interdite par un arrêté municipal de décembre 2023 entré en vigueur l'année dernière.
Dans un but de sensibilisation, les forces de l’ordre apposent dans un premier temps un autocollant sur ces dispositifs que la municipalité ne "veut plus voir sur le domaine public".
Cela permet d’avertir le propriétaire, qui dispose alors de quinze jours pour retirer l’équipement sous peine d’enlèvement de la boîte à clés.
15 jours pour le retirer
Une fois ce délai dépassé, si l’objet n’a pas été retiré, la police municipale applique la règle. "Celles-ci ont été référencées il y a un peu plus de quinze jours. On voit bien que l’étiquette a été retirée, donc manifestement le propriétaire fait fi de nos avertissements", explique à BFM Nice Côte d’Azur Rémi Andrieux, adjoint au directeur opérationnel de la police municipale, en montrant un exemple de cadenas attaché à un poteau.
Le cadenas est alors retiré. Les propriétaires doivent se rendre au service des objets trouvés pour retrouver leur équipement et payer une amende de 35 euros. Cette méthode est appliquée en dernier recours par les agents municipaux qui veulent "faire entrer dans l’esprit du propriétaire" la loi en vigueur.
"Pour louer, il faut qu’ils se déclarent à la mairie de Cannes, et qu’ils utilisent un dispositif individuel, privé, en dehors de l’usage du domaine public, qui appartient à tout le monde", rappelle l'agent.
Des alternatives pour éviter l’illégalité
À Cannes, plus de 12.000 locations saisonnières sont référencées, avec plus de 200 boîtiers signalés depuis mars 2024. Avec cette interdiction, les propriétaires peuvent toutefois s’appuyer sur d’autres alternatives, comme l’utilisation de "systèmes à digicode", d’applications de gestion à distance, ou encore l’installation de boîtes à clés – mais uniquement sur une partie privative de leur propriété.
"Il faudrait les rendre moins visibles, vous voyez. C’est peut-être ça qui dérange. Le fait que ce soit sur la voie publique. Esthétiquement, c’est pas joli." estime Chiara, une Cannoise de 45 ans.
Pour aider la municipalité à faire respecter la réglementation, bien que le phénomène soit en recul depuis l’entrée en vigueur de l’arrêté, l’application "Cannes Civique" permet à tout le monde de signaler ces dispositifs dissimulés dans la cité maralpine.