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Attentat de Nice: la demande de mise en liberté d'un des accusés rejetée avant le procès en appel

Croquis d'audience des accusés (g-d) Enkeledja Zace, Artan Henaj, Maksim Celaj, Chokri Chafroud, Endri Elezi, Ramzi Arefa et Mohamed Ghraieb à la Cour d'assises spéciale, au premier jour du procès de l'attentat de Nice, le 5 septembre 2022 à Paris

Croquis d'audience des accusés (g-d) Enkeledja Zace, Artan Henaj, Maksim Celaj, Chokri Chafroud, Endri Elezi, Ramzi Arefa et Mohamed Ghraieb à la Cour d'assises spéciale, au premier jour du procès de l'attentat de Nice, le 5 septembre 2022 à Paris - Benoit PEYRUCQ © 2019 AFP

L'accusé, en grève de la faim depuis le 15 décembre dernier, avait été condamné à dix-huit ans de réclusion criminelle avant de faire appel de cette décision.

Mohamed Ghraieb, en grève de la faim depuis sa condamnation pour son rôle dans l'attentat de Nice le 14 juillet 2016, s'est vu refuser une demande de mise en liberté dans l'attente de son procès en appel, a appris l'AFP ce lundi auprès de son avocat.

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a rejeté sa demande, considérant que le maintien en détention de Mohamed Ghraieb restait "justifié" car constituant "l'unique moyen" de garantir sa présentation à la justice et de mettre fin à un "trouble exceptionnel et persistant à l'ordre public", selon la décision consultée par l'AFP.

Ce Franco-Tunisien de 47 ans avait été condamné le 13 décembre à dix-huit ans de réclusion criminelle, reconnu coupable d'avoir participé à la préparation de l'attentat jihadiste qui avait fait 86 morts et des centaines de blessés sur la promenade des Anglais le jour de la Fête nationale.

Mohamed Ghraieb, qui avait comparu libre pendant les trois mois d'audience, avait été écroué en exécution de cette peine, dont il a fait appel.

Il a déposé une demande de mise en liberté début janvier.

"Son état de santé est aujourd'hui alarmant"

Dans son arrêt rendu mercredi, la cour d'appel de Paris relève que la peine à laquelle il a été condamné en première instance est "de nature à l'inciter à prendre la fuite" en Tunisie, où il "dispose d'attaches familiales", bien qu'il ne soit plus en possession de ses passeports français et tunisien.

Les juges ont par ailleurs estimé que l'état de santé de Mohamed Ghraieb, hospitalisé à la suite de sa grève de la faim et qui avait perdu plus de 20% de son poids en quelques semaines, n'était pas "incompatible avec la détention".

"Ce rejet est sidérant. Monsieur Ghraieb, qui avait comparu libre à son audience et dont rien ne démontre la dangerosité, justifie de garanties de représentation très sérieuses qui devaient conduire à sa mise en liberté le temps de l'appel", a réagi son avocat, Me Vincent Brengarth.

"De plus, son état de santé est aujourd'hui alarmant, puisqu'il est déterminé à poursuivre sa grève de la faim entamée le 15 décembre dernier en signe de protestation de son innocence. Nous nous heurtons à une justice sourde à la réalité de ce dossier et qui manque totalement non seulement de courage mais aussi d'indépendance", a déploré Me Brengarth.

Le procès en appel ne devrait pas se tenir avant plusieurs mois.

A. La. avec AFP