Alpes-Maritimes: la sénatrice Estrosi-Sassone déplore la suspension du droit au tir de défense contre les loups

"Un mauvais coup porté aux éleveurs". C'est ainsi que la sénatrice LR Dominique Estrosi-Sassone des Alpes-Maritimes a qualifié ce lundi 17 mars auprès de BFM Nice Côte d'Azur une décision de justice rendue en référé jeudi dernier.
L'association One Voice a obtenu une victoire juridique devant le tribunal administratif de Nice. Saisis par cette association de protection animale, les magistrats ont suspendu six arrêtés préfectoraux reconduisant des autorisations de tirs sur les loups dans le département.
Le préfet des Alpes-Maritimes peut autoriser un éleveur à procéder à des tirs de défense, pour tuer les loups qui menaceraient son troupeau, dès lors qu'ils ont subi au moins trois attaques dans l'année écoulée. Or, en l'espèce, les cinq éleveurs se situaient en deçà du seuil réglementaire.
"Le tribunal administratif n'a pris qu'une décision de pure forme. Il s'est prononcé sur le respect ou non des critères de légalité du décret. La décision finale interviendra dans quelques semaines, on verra ce qu'il en est", a réagi l'élue maralpine, évoquant le jugement prochain de l'affaire sur le fond.
Dominique Estrosi-Sassone estime que ces tirs de défense sont nécessaires alors que les éleveurs d'une cinquantaine de départements français sont régulièrement confrontés à des actes de prédation de loups. "C'est un mauvais coup porté aux éleveurs et au pastoralisme parce qu'ils connaissent de plus en plus d'attaques de loups. C'est une réalité sur notre territoire. C'est une façon pour eux de pouvoir protéger leurs troupeaux, au-delà des mesures de protection qu'ils mettent tous en place", poursuit-elle.
Une volonté de dérégulation
La sénatrice déplore ensuite l'objectif poursuivi par l'association One Voice à travers ces recours judiciaires. "C'est purement idéologique, on connaît cette association, elle est altermondialiste, et forcément, elle considère qu'il ne faut pas tuer de loups. Ce n'est pas ce que nous disons. On ne peut pas dire qu'on éradiquera le loup. On dit qu'il y a une prolifération et qu'il faut pouvoir utiliser ces tirs de défense renforcé".
Dominique Estrosi-Sassone a rappelé les progrès obtenus dans la régulation des populations de loups à commencer par le déclassement de son statut d'espèce "strictement protégée" à "protégée" de la convention de Berne, pour faciliter son abattage. "Il faut encore passer des étapes, en particulier la directive au niveau européen, mais ça va dans le bon sens".
La parlementaire estime auprès de BFM Nice Côte d'Azur que le cadre réglementaire français doit évoluer pour permettre le tir de défense, non plus à partir de trois attaques annuelles mais dès la première. "Je pense que c'est aujourd'hui, la solution à préconiser parce que c'est celle qui permet de réguler, non pas de les exterminer, et de permettre à notre pastoralisme de se développer et aux bergers d'exercer leur métier en sécurité".