Alpes-Maritimes: la récolte des olives très en avance

Le rendement s'annonce cependant plus faible que d'habitude en raison de la sécheresse qui a durement frappé le pays cet été.

Il y a 40 ans, la cueillette des olives ne commençait pas avant le début du mois de janvier. Cette année, l'heure est déjà venue de récolter ce fruit caractéristique du bassin méditérannéen.

Au domaine Champsoleil, à La Trinité, alors que les olives devraient encore être vertes, certaines sont déjà noires et donc arrivées à maturité. La récolte a commencé le 10 octobre dernier. "C'est vraiment très, très précoce pour une variété qui est la plus tardive de France, celle du cailletier", explique à BFM Nice Côte d'Azur Henri Derepas, oleiculteur.

"Cela fait à peu près 10 ans que nous constatons cette avance. Cette année, c'est très tôt. C'est déjà arrivé, en 2017. C'est l'effet à la fois de l'augmentation des températures et de la sécheresse", indique le producteur.

Un faible rendement et des prix en hausse

Paradoxalement, les fruits sont plus gros qu'à l'accoutumée, et même "un petit peu anormaux pour l'olive de Nice", selon Henri Derepas. Mais la récolte s'annonce pauvre.

Beaucoup d'oleiculteurs n'ont pas d'olives cette année ; les fleurs ont été brûlées lors des fortes chaleurs.

"Quand il y en a, il y a de bons rendements en huile. Par contre, les charges ne sont pas très conséquentes. C'est une demi-récolte, au mieux", regrette le producteur.

Les pertes sont estimées à 80% par rapport aux années précédentes. Les départements du Var et des Alpes-Maritimes sont par ailleurs particulièrement touchés.

En conséquence, le prix des olives devrait augmenter d'environ 30%, quand celui de l'huile d'olive pourrait connaître une hausse comprise entre 7% et 8%. "Il n'y a pas que le contexte de la récolte. Il y a aussi le contexte international, tout s'accumule et ça nous rend les choses beaucoup plus difficiles."

Arthur Descudet et Sarah Boumghar