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Alpes-Maritimes: amputée, Delphine réclame justice après la relaxe du motard alcoolisé qui l'a percuté

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Malgré une alcoolémie supérieure à la limite légale, le conducteur de la moto a été relaxé. L'avocat de la défense a pointé des irrégularités dans la procédure pour obtenir la relaxe de son client.

21 juin 2021. Delphine manœuvre son scooter pour s'engager sur un chemin de La Turbie, dans les Alpes-Maritimes, lorsqu'un motard la percute.

Gravement blessée, cette dernière subit plusieurs interventions mais est malheureusement amputée de la jambe droite.

L'affaire est alors présentée devant le tribunal correctionnel de Nice. Pourtant, malgré une alcoolémie supérieure à la limite légale, le conducteur de la moto a été relaxé.

Aujourd'hui, Delphine ne comprend pas cette décision et se sent abandonnée par la justice. "Je ne sais même pas comment je fais pour tenir. (...) Qu'est-ce que je vais devenir? Voilà ma vie: fauteuil roulant", glisse Delphine en montrant ses jambes.

"Parfois, je me dis que j'aurais dû mourir le jour de l'accident. Pour vivre ce que je vis, oui j'aurais dû mourir", confie, émue, cette dernière sur notre antenne.

Des irrégularités dans la procédure

À l'audience, l'avocat de la défense a pointé des irrégularités dans la procédure pour obtenir la relaxe de son client. "La procédure classique, c'est que lorsque l'expertise est réalisée, le taux retenu par l'expert doit être notifié", indique Me Mathurin Lauze, avocat du prévenu, au micro de BFM Nice Côte d'Azur.

"Aucune notification n'a eu lieu et mon client ignorait totalement que l'on avait pu retenir à son encontre un taux d'alcoolémie un tout petit peu au-dessus du seuil contraventionnel", explique l'avocat au barreau de Nice.

Le parquet a fait appel de cette décision. L'affaire sera donc à nouveau jugée devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence.

L'avocat de Delphine espère cette fois-ci obtenir une indemnisation. "L'article 470-1 du Code de procédure pénale permet, condamnation ou pas, d'aborder les intérêts civils, et donc l'indemnisation de la victime. La décision a, contre toute attente, totalement occulté cette demande", juge sur notre antenne Mr Cyril Offenbach, également avocat au barreau de Nice.

Delphine, de son côté, attend désormais rapidement que justice soit faite. D'ici quelques mois, son arrêt-maladie prendra fin et elle n'aura plus les moyens de subvenir à ses besoins.

Claudia Olivier avec Alixan Lavorel