BFM Côte d'Azur
Cote dAzur

Affaire Paganin: perquisition à la mairie d'Auribeau-sur-Siagne dans le cadre d'une enquête pour prise illégale d'intérêts

La maire de la commune a annoncé faire appel de la décision du tribunal.

La maire de la commune a annoncé faire appel de la décision du tribunal. - BFM Nice Côte d'Azur

Il est notamment reproché à la maire d'avoir dissimulé des informations à son conseil municipal dans le cadre d'une procédure judiciaire engagée par son ex-mari contre la municipalité.

Une affaire qui secoue la commune. Une perquisition a eu lieu ce jeudi à la mairie d'Auribeau-sur-Siagne, dans les Alpes-Maritimes, alors même que la maire de la commune se trouve dans une affaire de prise illégale d'intérêts, a appris BFM Côte d'Azur auprès du procureur adjoint de la République de Grasse, confirmant une information de Nice-Matin.

Au centre de l'affaire se trouve une opération immobilière de 50 lots construits sur un terrain acquis au début des années 2000 par le lotisseur Marc Paganin, dont l'ex-femme Michèle Paganin est aujourd'hui maire de la commune. Problème: Marc Paganin avait engagé une procédure en justice contre la municipalité, estimant que les travaux réalisés par la commune lors de ce plan d'aménagement d'ensemble n'étaient pas à la hauteur de la somme qu'il avait lui-même versée.

Début juin, la justice avait donné raison à Marc Paganin, invoquant des manquements dans les aménagements réalisés par la commune, condamnant cette dernière à verser plus de 400.000 euros à l'ex-mari du maire. Une enquête est désormais ouverte pour prise illégale d'intérêts.

Les élus demandent des comptes

Une action en justice qui pose désormais beaucoup de questions dans la commune, notamment car la municipalité ne s'est pas défendue lors de l'audience, son avocat n'étant tout simplement pas présent, rapporte Nice-Matin.

Si l'avocat justifie son absence par une erreur commise au sein de son secrétariat, les opposants de la maire y voient une potentielle volonté de la part de la mairie de favoriser son ex-mari dans cette procédure judiciaire. Certains dénoncent par ailleurs un manque de transparence de l'édile concernant le procès.

Des habitants et élus "ont demandé des comptes à madame le maire, ont demandé si c'était vrai qu'il y avait un procès de la part de son ex-mari contre la commune", explique Anthony Tibier, fils d'un ancien adjoint au maire d'Auribeau, à BFM Nice Côte d'Azur. "Elle a toujours répondu que c'était faux."

La maire assure n'avoir "rien voulu cacher"

De son côté, Michèle Paganin réfute toute prise illégale d'intérêts et a annoncé faire appel de la décision du tribunal. "Je n'ai rien voulu cacher", assure-t-elle, affirmant que "ces éléments étaient communiqués à tous."

Un conseil municipal extraordinaire a été convoqué mardi soir afin de mettre sur pied une procédure d'appel, une partie de la majorité et de l'opposition estimant que la procédure engagée par la maire n'est pas valable.

"La commission qui va se réunir le 24 juillet va demander l'appel, parce qu'elle en a le droit. On essaiera dans cette commission de faire nommer un avocat qui sera vraiment capable de défendre les intérêts de la commune", déclare Régis Dégorge, adjoint au maire devenu dissident.

La perquisition menée ce jeudi par les gendarmes de la section de recherches de Marseille doit quant à elle permettre de réunir des documents qui permettront de déterminer si la municipalité avait engagé ou non une procédure de défense contre l'action judiciaire de Marc Paganin, s'il y a eu manquement de la part de la maire concernant les informations communiquées à son conseil municipal, et si l'élue avait ou non un intérêt personnel dans cette procédure judiciaire.

En novembre 2022, Michèle Paganin avait été condamnée à six mois de prison avec sursis pour recel du produit du travail dissimulé. Il lui était reproché des irrégularités dans la vente des terrains effectuée par son ex-mari entre 2002 et 2003.

Marie Duquesne, Claudia Olivier avec Laurène Rocheteau