Sisteron: le maire Daniel Spagnou veut expérimenter une "tenue unique" dans les écoles

Les maires de Laragne, Forcalquier, Manosque, Briançon ou Barcelonnette pourraient lui emboîter le pas si les parents d’élèves et enseignants sont majoritairement en faveur de la mesure.

Daniel Spagnou, maire de Sisteron, est favorable à l'expérimentation de l'uniforme dans les écoles, après la prise de position du ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal. "Je suis 100% pour. La proposition de monsieur Attal me plaît beaucoup. La ville de Sisteron est prête à tenter l’expérimentation de la tenue unique dans les écoles", a-t-il indiqué à BFM DICI.

"Quand j’étais jeune, à Barcelonnette, j’ai porté la blouse. Et les enfants aux parents qui avaient fait fortune au Mexique étaient sur un pied d’égalité avec nous", se souvient le maire de Sisteron.

Gabriel Attal a annoncé lundi que les modalités d'expérimentation pour "tester" une "tenue scolaire unique" dans les écoles, collèges et lycées, seront annoncées "à l'automne".

D'autres maires des Alpes du Sud plutôt favorables

Daniel Spagnou est le premier dans les Alpes du Sud à vouloir tenter l’expérience proposée par le ministre de l’Éducation, et peut-être pas le dernier. Son homologue de Forcalquier y est "plutôt favorable en tant que citoyen". Mais à l’instar du président de la République, David Gehant souhaite dépassionner le débat.

"Nous allons trouver les modalités de consultation pour que ce sujet ne soit pas politique. Cette décision doit uniquement être prise dans l’intérêt de l’enfant", indique le maire de Forcalquier.

"Moi, je plaide pour une tenue unique avec l’obligation de porter le maillot de l’OM", s’amuse Camille Galtier. "J’ai sept écoles à gérer, si les parents d’élèves et les enseignants estiment qu’il peut y avoir un plus, pourquoi pas…", laisse néanmoins entendre le maire de Manosque.

Enfin, l'édile de Barcelonnette, Sophie Vaginay-Ricourt, est séduite "par cette proposition " en refusant toutefois qu'elle ne soit passée en force.

Toujours dans les Alpes-de-Haute-Provence, la maire de Digne-Les-Bains, Patricia Granet-Brunello, a un avis plus mitigé. "Je ne veux pas du monde d'avant donc l'uniforme et la blouse, c'est non. Mais si on pense au monde d'après, il faut que ce soit pratique pour les parents. S'il faut changer la garde-robe et prévoir des vêtements, les parents doivent être informés en amont et nous devons les accompagner financièrement quand ils n'ont pas les moyens", assure-t-elle.

Renaud Muselier en faveur d'une tenue correcte

Dans le département des Hautes-Alpes, les avis semblent moins tranchés. "J’y suis favorable à titre personnel mais je n’ai pas d’avis arrêté pour nos collèges. Il faudrait que j’en parle à ma majorité", explique Jean-Marie Bernard, président du département qui considère que ce n'est "pas une priorité". À l'instar de la maire d'Embrun, Chantal Eyméoud, qui avoue "ne pas avoir réfléchi à la question".

De son côté, le maire de Briançon Arnaud Murgia, y pense sérieusement et n’exclut pas d’ouvrir le débat.

"On pense souvent à l’aspect social, mais on oublie aussi l’aspect financier, avec un coût d’achat de vêtements largement diminué pour les parents dans les endroits où cela a été mis en place", retrace le maire de Briançon qui plaide plutôt pour "une tenue, un dress code abordable pour toutes les bourses et acceptables pour les élèves".

Enfin, Jean-Marc Duprat, le maire de Laragne-Montéglin, considère que cette décision devra se faire "en concertation avec les parents d’élèves, ce qui doit être fait ce samedi".  

Des positions qui sont clairement dans la ligne défendue par le président de région, Renaud Muselier. "Je ne suis pas favorable à l’uniforme. Nous ne sommes pas en Angleterre. En revanche, une tenue correcte ou une tenue unique, j’y suis très favorable", confie-t-il sur BFM DICI.  

Valentin Doyen