"Préserver la mémoire": la commune d'Ongles rend hommage aux harkis

Ce lundi après-midi devant le monument aux morts du village d'Ongles (Alpes-de-Haute-Provence), une vingtaine de personnes se sont réunies -majoritairement des élus du territoire des Alpes de Haute-Provence- pour rendre hommage aux familles de harkis.
"Nécessaire devoir de mémoire"
Le village d'Ongles est particulièrement concerné par cette journée, explique Maryse Blanc, maire de la commune, dans son discours d'ouverture de la cérémonie.
"La population d'Ongles a accueilli le 6 septembre 1962, 25 familles harkis qui venaient principalement de la région de Palestro dans les circonstances de la guerre et de l'exil dans les camps où ils ont été parqués. La suite reste une période d'échanges et de partage", a-t-elle déclaré.
L'élue a continué en rappelant l'importance de la MHeMO (Maison d'histoire et de mémoire d'Ongles), seul musée dédié aux harkis sur le territoire national. Un lieu qui "participe au nécessaire devoir de mémoire".
Le co-président de l'Araca dans les Alpes-de-Haute-Provence a ensuite pris la parole en rappelant que cette journée est dédiée à "ceux longtemps oubliés mais dont la contribution ne peut pas être niée" et qu'il faut "préserver la mémoire et construire un monde de respect et de paix".
S'en sont suivi les dépôts de gerbe des représentants du territoire.
"Il faudrait que l'État fasse un effort"
Sur place, à part les élus, quelques familles de harkis étaient présentes. Parmi eux certains ont vécu et grandi à Ongles.
"C'est comme se ressourcer d'être ici, on est obligé de revenir au point de départ", explique Missaoud. "Ça nous a marqué c'est toute ma jeunesse, continue Mohamed, on est attaché à Ongles."
Mais une fois passé la cérémonie, les peines plus profondes se font sentir "il reste encore du travail", soufflent Mohamed et Missaoud. "Il n'y a rien qui a changé, c'est de génération en génération", continue Missaoud.
Pour Djelo, "la mémoire, c'est surtout pour nos parents, pour leur souffrance à eux, ça nous tient à cœur c'est pour ça qu'on est là aujourd'hui".
"On a un certain âge aujourd'hui et ce que nos parents ont vécu, on est en train de le revivre. Comme nos parents sont morts dans la misère nous aussi on mourra de la même manière. Il faudrait que l'État fasse un effort. Aujourd'hui, il faudrait que ça change. J'espère que ça changera", termine-t-il.