"On en parle un peu partout": à Allos, la concertation citoyenne sur l'avenir de la station du Seignus crée des tensions

La station du Seignus - BFM DICI
Les contribuables d'Allos ont jusqu'à ce samedi 28 juin pour participer à la concertation citoyenne lancée le 4 juin. Cette dernière donne la parole aux habitants de la commune concernant l'avenir de la station du Seignus.
Trois choix sont proposés. Deux offrent la possibilité de conserver le ski alpin en augmentant les impôts, un troisième propose l'arrêt complet et une diversification d'activités sans toucher à la fiscalité.
Des choix "très particuliers"
La concertation citoyenne a créé quelques tensions. "C'est un petit peu tendu au village mais même ici aussi au Seignus parce que je pense qu'ici tout le monde souhaite que la station perdure", explique Éric, propriétaire d'une résidence secondaire au Seignus.
"On en parle au boulodrome, au carrefour, un peu partout" poursuit David, habitant à l'année au Seignus qui attendra jusqu'au dernier jour pour aller voter.
"Ça a fait beaucoup parler parce que les choix sont très particuliers, ensuite sans rentrer dans le fond du problème, si on regarde la population il y a de grandes divisions entre les trois sites (Allos, la Foux d'Allos et le Seignus). On a mis 40 ans à organiser un territoire sous l'entité val d'Allos et aujourd'hui ça explose un peu en interne", déplore Sylvain Barbotin, conseiller municipal et commerçant.
Certains défenseurs du Seignus boycottent cette concertation citoyenne qui, selon eux, n'a pas de légalité. Peu importe le résultat, ils comptent ainsi le contester. "C'est quand même dommage que cette concertation, de par le chantage fiscal que ça a engendré, crée des tensions et monte les habitants les uns contre les autres", regrette Franck Jouve, président de Seignus Renaissance.
"Une certaine incohérence"
"Tout le monde ressent une certaine incohérence de la municipalité, personne ne comprend pourquoi la compétence neige a été récupérée par la mairie si c'est pour proposer de fermer la station l'année suivante, on redoute une volonté politique de destruction du Seignus" poursuit-il.
Ce dernier précise, par ailleurs, que, pour l'association, afin de conserver la station il existe d'autres solutions que d'augmenter la fiscalité en mettant en place "une gestion adaptée et optimisée".
Du côté de la municipalité, le choix de demander l'avis des contribuables est assumé même si le maire, Michel Lantelme reconnaît que ça ne fait pas l'unanimité. "Des tensions oui sûrement, il y a des gens qui ont été surpris et d'autres qui n'ont pas adhéré, certains m'ont dit que c'est une bonne chose parce que ça permet de réfléchir différemment."
Ajoutant: "Consulter la population, c'est un acte plus de courage que de déni. Les gens qui crient et râlent on les entend mais avec cette concertation, c'est les gens qui restent silencieux qu'on veut aussi entendre."
Les résultats de la consultation citoyenne seront annoncés samedi soir en présence d'huissiers. "Ce n'est pas un référendum, c'est une consultation, j'ai espoir qu'on arrive autour de 1.000 votants pour que ce soit représentatif des administrés", affirme le maire Michel Lantelme.
Et d'ajouter: "si deux des trois options devaient être proches l'une de l'autre, ce sera au Conseil municipal de trancher. Dès lundi soir, le conseil municipal se réunira pour analyser les chiffres et prendre acte de cette concertation."
Ainsi, en fonction des choix des administrés, des décisions seront prises, annonce-t-il. "Ce n'est pas une consultation pour rien, on n'a pas fui nos responsabilités, on les assumera, mais, on voulait une concertation citoyenne pour avoir un chemin." Les habitants d'Allos ont donc jusqu'à ce samedi pour donner leur opinion à ce sujet.