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Navette autonome à Gap: la directrice générale de Navya "n'a pas l'intention d'abandonner" la ville

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Sophie Desormière, directrice générale de Navya, pointe la taille de la piste cyclable, jugée trop petite pour assurer la sécurité des piétons et des cyclistes. Elle espère rencontrer Roger Didier prochainement.

La navette autonome à Gap, c'est terminé. Du moins, pour l'instant. S'exprimant pour la première fois sur le sujet, Sophie Desormière, directrice générale de Navya, a affirmé aurpès de BFM DICI que l'entreprise "n'a pas du tout l'intention d'abandonner Gap".

"Nous avons un client qui n'est pas satisfait et cela me désole", explique la dirigeante. Celle qui est arrivée à la tête de l'entreprise lyonnaise en début d'année assure "vouloir rencontrer" Roger Didier, maire de Gap, et Christian Hubaud, vice-président de l'agglomération en charge des transports, "le plus rapidement possible".

Une piste cyclable trop petite?

Jeudi dernier, Christian Hubaud, avait annoncé que la société Navya retirait son offre de navette autonome pour des raisons pour l'heure inconnues. Après un lancement express en septembre dernier, et une première exploitation furtive -moins d'une journée- avant de tomber en panne, cette navette baptisée Néa avait complétement disparu des radars.

"Pour des raisons que nous ignorons encore, la société Navya ne souhaite plus faire fonctionner la navette comme il était prévu. Pourtant tout marche" expliquait alors le vice-président. Avant d'ajouter: "On attend à ce jour les explications du constructeur pour prendre les décisions que nous avons à prendre, qu'elles soient amicales ou juridiques".

Interrogée à ce sujet, Sophie Desormière assure que la dimension de la piste cyclable est à l'origine du problème. "La navette autonome est en état de marche. Mais elle mesure 2m15 quand la piste cyclable qui l'accueille ne mesure que 2m50. La sécurité des cyclistes comme des piétons n'est pas assurée. Il est donc impossible pour nous de la faire fonctionner à l'endroit prévu par la mairie", détaille-t-elle.

"Nous avons 200 navettes qui circulent dans le monde entier, au Japon ou aux États-Unis. Et elle n'arrive pas à circuler à Gap, c'est fâcheux", poursuit-elle.

L'agglomération espère "une issue favorable"

Concernant les menaces de poursuites judiciaires évoquées par Christian Hubaud en conseil communautaire, Sophie Desormière assure par ailleurs ne pas vouloir y croire. "Je suis pragmatique. Nous sommes intelligents et la ville de Gap aussi. Je ne peux imaginer que nous ne trouvions pas une solution ensemble", conclut la directrice générale.

Un sentiment partagé par Christian Hubaud qui était notre invité ce lundi soir sur BFM DICI. "Nous sommes heureux de savoir que l'entreprise souhaite nous rencontrer. Nous espérons une issue favorable. Mais il est clair que Navya nous a accompagné dès le départ jusqu'à la mise en route", relève le vice-président en charge des transports, qui s'étonne que personne dans l'entreprise ne se soit inquiété de la taille de la piste cyclable avant la mise en route.

Pour rappel, le coût de cette navette était évalué par l'opposition à 327.000 euros, avec un coût d'exploitation de 48.000 euros par an.

Valentin Doyen