Montgenèvre: "10 à 20 passages par jour" de migrants recensés actuellement par la police aux frontières

Dans la poudreuse, trois migrants pressent le pas. Sur les hauteurs de Montgenèvre (Hautes-Alpes), la vue est dégagée sur la frontière entre la France et l'Itali. La police aux frontières est sur le pont et mutlplient les patrouilles près des pistes.
Dans le département et sur demande du gouvernement, la surveillance a été renforcée ces dernières semaines en raison de l'arrivée massive de migrants sur l'île de Lampedusa (Italie) après l'été.
Un flux moins important depuis l'arrivée de la neige
La commune de près de 450 âmes, limitrophe de la ville italienne de Claviere, est un lieu de passage privilégié des migrants. Avec ses paysages vallonnés et ses forêts denses, elle représente une véritable chance d'entrer sur le territoire français. C'est ici que la Police aux frontières (Paf), patrouille pour intercepter et venir en aide à ceux qui s'y retrouveraient en difficulté.
Depuis quelques jours, les tentatives continuent, mais les policiers observent une baisse des passages.
"On est entre 10 et 20 passages par jour, mais on a constaté des flux plus importants avant la tombée des premières neiges qui sont arrivées ces derniers jours", indique le commandant Jérôme Boni, directeur de la Paf des Hautes-Alpes au micro de BFMTV.
Depuis le mois de septembre dernier, et l'arrivée de plusieurs milliers de migrants sur l'île italienne de Lampedusa, le dispositif policier a été renforcé dans les Hautes-Alpes.
"L'objectif, c'est d'assurer le contrôle à la frontière et de prendre en compte les personnes vulnérables qui s'y présentent", explique Jean-Marc Demontoy, directeur départemental adjoint à la sécurité dans le département.
Les associations en première ligne à Briançon
Malgré ce renforcement, certaines personnes réussissent tout de même à passer la frontière. Ils se retrouvent ensuite à Briançon, ville frontalière de Montgenèvre. Ici, ils sont pris en charge, parfois très épuisés, par des associations.
"Il y a ces risques hivernaux accentués par l'hypothermie et les gelures", précise Isabelle Lorre, coordinatrice du programme de Médecins du monde, au micro de BFMTV.
Mais selon elle, les risques auxquels sont exposés ces migrants sont aussi notables en été. "Ça n'empêche pas les autres risques lors de l'été avec la déshydratation et les problèmes de plaies", ajoute Isabelle Lorre.
Dans la ville et dans le département, les associations ne cessent de réclamer une hausse des capacités d'accueil, qu'elles jugent insuffisantes. Mais jusqu'ici, toutes ces demandes ont été refusées par l'Etat.