Logements des athlètes, transports... D'importants investissements à prévoir dans les Hautes-Alpes avant les JO 2030

La France va savoir mercredi si elle a convaincu le CIO de rester en lice pour organiser les JO d'hiver en 2030, un pari osé alors que Paris accueille les JO d'été dans huit mois - Kazuhiro NOGI © 2019 AFP
Dans un peu plus de cinq ans, les Jeux olympiques et paralympiques d'hiver se dérouleront dans les Alpes françaises. Les stations des Alpes du Nord, habituées aux grands événements, n'auront que quelques adaptations à effectuer pour se conformer aux normes du CIO. Mais dans les Alpes du Sud, à Serre-Chevalier et Montgenèvre, tout ou presque reste à faire.
Le point noir majeur: les transports. La route depuis le Sud est régulièrement encombrée par les bouchons de Tallard jusqu'à Embrun. Par l'Ouest et le col du Lautaret, la route départementale 1091 subit des éboulements réguliers, qui la maintiennent fermées plusieurs heures, au mieux.
Le département des Hautes-Alpes, par la voix de Marcel Cannat, le vice-président en charge des routes, se dit prêt à investir massivement pour sécuriser et améliorer l'accès vers le Briançonnais. 230 millions d'euros seraient mis sur la table, notamment pour ajouter une troisième voie sur plusieurs portions de la RN94, et des déviations pour contourner plusieurs agglomérations.
D'importants investissements attendus
En train, le TGV Paris-Oulx est fermé depuis 2003 et des éboulements en Savoie, dans la vallée de la Maurienne. Et il faut compter 5h30 pour couvrir les 250km entre Marseille et Briançon, trop pour de nombreux usagers.
Là aussi, de l'argent doit être investi. La région va débloquer un budget de 600 millions d'euros pour le ferroviaire, avec une attention particulière sur l'étoile de Veynes. L'objectif étant de rallier Briançon à la cité phocéenne en 3h30.
Autre difficulté pour les organisateurs: le logement des athlètes. Arnaud Murgia, le maire de Briançon, rêve d'installer les athlètes au fort des Têtes. Mais le bâtiment est quasiment en ruines, sauvé par un chantier de sauvegarde de l'État. Il faudrait rendre la route d'accès carrossable, y installer l'eau et l'électricité, en plus de rendre le bâtiment suffisamment confortable pour accueillir les meilleurs athlètes mondiaux.
Enfin, reste la question des équipements sportifs qui accueilleront les épreuves. Les stations de Montgenèvre et de Serre-Chevalier ont beau faire figure de haut de gamme dans les Alpes du Sud, il faudra compter plusieurs aménagements pour rejoindre les exigences drastiques du Comité international olympique.
Dans la station frontalière, le directeur de remontées mécaniques, Daniel Garcin, ne prévoit pas de bouleversement, mais un élargissement des pistes et une rénovation de plusieurs remontées mécaniques. L'ensemble des travaux à mener à bien pour offrir des JOP réussis s'annonce titanesque.