La course hippique d'Oraison maintenue malgré la menace d'un foyer infectieux à proximité

La course hippique d'Oraison s'est déroulée ce jeudi 8 mai à l'hippodrome. - BFMTV
L'ambiance est au beau fixe ce jeudi 8 mai à l'hippodrome d'Oraison, tandis que les derniers parieurs s'affairent au guichet. Et pourtant, à un peu plus de deux kilomètres de là un éleveur de cheveaux est inquiet.
Un arrêté préfectoral l'a obligé ce mardi 6 mai à euthanasier une jument atteinte d'anémie infectieuse équine. Une maladie non contagieuse pour l'homme contractée dans une exploitation située dans le Var, là où, deux mois auparavant, Gaëtan Boyeau a acheté sa jument pur-sang arabe. Pour éviter un risque de contagion, un périmètre de sécurité de 700 mètres a été délimité autour de son exploitation, ce qui exclut la zone où se situe l'hippodrome.
L'exploitant agricole estime cependant que l'application de la réglementation, en vigueur depuis 1992, reste variable: l'arrêté préfectoral prévoyait initialement une zone de deux kilomètres pour une quarantaine sur tous les équidés, un périmètre qu'il soupçonne avoir été changé au dernier moment pour ne pas inclure l'hippodrome voisin.
Face à cette situation, l'éleveur a le sentiment d'un deux poids deux mesures.
"Ce qui me pose problème c'est que, dans le cas de la course, on a pu se permettre de réfléchir pour appliquer la loi de façon intelligente. Il n'y avait pas de réflexion possible dans le cas de ma jument ", opine-t-il.
Le sentiment d'injustice est d'autant plus fort que l'anémie infectieuse dont était atteinte sa jument a peu de risque de contagion selon lui. La maladie se transmet principalement par le sang, via des insectes piqueurs ou des seringues souillées. Une transmission qui reste rare dans de bonnes conditions d'élevage.
Une annulation inenvisageable pour les organisateurs
Du côté de l'hippodrome, les cavaliers se préparent pour la course. Emile Gout, un entraîneur de chevaux, découvre l'existence du foyer mais réfute l'idée d'une annulation de la course.
"Je viens de l'apprendre en arrivant sur le champ de course, explique-t-il. Le directeur nous a expliqué de quoi il s'agissait. Je pense que c'est un peu grandiose d'en faire tout un cinéma. Il faut le prendre au sérieux même si ce n'est pas possible de contaminer toute une région".
Les services vétérinaires de la DDCSPP (Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations) ont donné l'aval ce lundi 5 mai pour le maintien de la course, malgré une préconisation contraire dans un premier temps.
Aucun risque de contamination n'a été détecté, ce que confirme sur place le président de la Fédération des Courses Hippiques du Sud-Est. "Il n'y a qu'une jument ! Si on avait été entouré de chevaux infectés on se serait bien évidemment posés la question, estime Christian Atanian.
On a presque cent chevaux qui vont courir cet après-midi : on ne va pas prendre le risque de contaminer cent chevaux, ce n'est pas une question d'argent pour nous". De son côté, Gaëtan Boyeau attend pour la semaine prochaine le résultat des test effectués sur son troupeau. L'éleveur craint de devoir abattre le reste de son troupeau.