Hautes-Alpes: un projet européen fondé pour renforcer la résilience des forêts

Les forêts des Hautes-Alpes sont de plus en plus menacées par le stress hydrique. Plusieurs acteurs européen ont fondé un projet afin de trouver des solutions.

Dans le Briançonnais, les pins sylvestres subissent les sècheresses de plein fouet. Depuis plusieurs années, ils périssent de plus en plus, notamment dans une forêt à proximité de la Bâtie des Vigneaux, sous Puy-Saint-Vincent.

Il y a deux ans, un projet européen à plus d'un million d'euros a été monté afin de partager les données scientifiques entre l'Italie et la France, pour aider les forêts à être résilientes. L'université de Turin, le consortium italien de la vallée de Suse de gestion forestière et l'Office national des forêts côté français en sont les acteurs.

"On observe pas mal de mortalités sur des versants entiers par endroit", raconte Élie Garet, qui travaille au sein de l'ONF des Hautes-Alpes. "Donc on se pose des questions sur comment gérer ces forêts, ces mortalités, par quelles essences les remplacer."

Côté italien, la situation est un peu moins alarmante grâce à une pluviométrie légèrement supérieure au Briançonnais. "Ils sont un peu moins impactés qu'en France mais le dépérissement commence à arriver", assure Émilie Fleurot, chercheuse à l'université de Turin.

Les récentes pluies "ne suffiront pas"

Le stress hydrique des forêts peut surprendre après les nombreuses précipitations, parfois très intenses, entre octobre 2023 et juin dernier. Pourtant, Ludovic Lepage, technicien forestier (ONF) dans le Briançonnais, insiste sur l'importance de la répétition.

"C'est vrai que ça a été très bénéfique, mais le problème c'est que ce n'est pas réglé", précise-t-il. "Avec l'avenir qui s'annonce, beaucoup plus chaud et globalement beaucoup plus sec, ça ne suffira pas."

Selon les agents de l'ONF, il n'y a plus le choix: il faut modifier nos forêts. Le projet européen est aujourd'hui au stade de l'observation. Dans deux ans, les 30 agents français et italiens présenteront leur étude pour contrer le réchauffement climatique et ses ravages.

Arnaud Veyret