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Hautes-Alpes: polémique autour d'un projet immobilier touristique sur le domaine de Serre-Chevalier

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Une fleur, figurant sur la liste rouge mondiale des espèces protégées, se trouve sur le terrain du projet immobilier. Elle doit être déplacée.

Un projet hôtelier fait polémique sur un terrain à La Salles-les-Alpes, sur le domaine skiable de Serre Chevalier dans les Hautes-Alpes. Deux plaintes ont été déposées contre la future construction.

"Atteinte à l'environnement"

Ce projet doit permettre la création d'une résidence de tourisme et un hôtel. Ils doivent s'installer sur un terrain vague qui accueillait anciennement les courses de voitures sur glace. Mais pour Claude Marcel, président de l'association "AC Anti-Corruption", le développement touristique des stations de ski doit cesser. Selon lui, les constructions hôtelières sont devenues des aberrations.

"On peut se poser des questions, pourquoi absolument vouloir bétonner. Après la canicule de cet été, ce n'est plus possible", déplore Claude Marcel.

L'association estime que les projets immobiliers prévus dans la vallée de la Guisane "sont une atteinte délictuelle à l'environnement".

Le maire en ligne de mire

Les deux plaintes ont été déposées contre X mais visent particulièrement Émeric Salle, maire de La Salle-les-Alpes. La première est pour "prise illégale d'intérêts" avec la Compagnie des Alpes, qui gère les remontées mécaniques. Les résultats des enquêtes seront donnés d'ici la fin de l'année ou début 2023.

La deuxième plainte est pour "mise en danger d'une fleur sauvage protégée". En effet, la gagée des champs prospère sur le terrain immobilier, alors qu'elle figure sur la liste rouge mondiale des espèces menacées. Ce statut interdit sa destruction.

L'édile récuse ces deux accusations. Il se défend de vouloir protéger un projet qui porterait atteinte à l'environnement. "J'étais simple saisonnier au domaine skiable. Comme beaucoup de gens, j'y ai travaillé mais dès que j'ai été élu maire, j'ai arrêté cette activité."

Et d'ajouter: "La commune a pris l'attache d'un consultant en environnement qui a lui fait un dossier sur l'espèce protégée. Il a été validé par les services de l'État et la Dréal pour transplanter cette plante."

Selon le maire, ce projet, au pied des cols, permettra d'héberger des populations touristiques aussi l'été. "Ce n'est pas que du tout ski", assure-t-il. Ce projet serait nécessaire pour développer des lits chauds alors que 80% des habitations sont des résidences secondaires.

Jérémie Cazaux et Juliette Vignaud