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Hautes-Alpes: le secteur du médico-social peine à recruter

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Dans le département, 92% des entreprises du secteur du médico-social indiquent avoir de grosses difficultés de recrutement.

Le département des Hautes-Alpes est un désert médical et cela ne risque pas de s'arranger d'ici les prochaines années. Dans le département, la population est vieillissante et les offres d'emplois sont de moins en moins pourvues. Au-delà des métiers de médecins de ville et spécialistes, c'est désormais le manque d'auxiliaires de vie ou encore d'agent des services hospitaliers qui se fait sentir.

Le contexte démographique n'améliore donc pas la situation médicale des Hautes-Alpes. En effet, dans le département, 33% de la population a plus de 60 ans dont un tiers réside dans des établissements spécialisés.

Et dans le même temps, depuis 2016, les bénéficiaires de la prestation de compensation du handicap, versée par le Département, ont augmenté de 24%. L'allocation adulte handicapé a, elle, vu ses bénéficiaires augmenter de 40%.

176 postes vacants dans le département

Autre constat, celui du manque de personnel dans le médico-social. 22% des offres d'emploi ne sont pas pourvues. Dans un questionnaire, 92% des structures du secteur déclarent avoir des difficultés pour recruter.

Plus largement, le Département estime que 176 postes sont vacants dont la majorité dans des services d'aides à domicile ou en Ehpad. "Dans la pensée collective, c'est un métier qui n'est pas valorisé", regrette Denis Aye, directeur fédéral du réseau association de services à la personne (ADMR) des Hautes-Alpes.

"D'autres raisons sont au niveau du salaire malgré les revalorisations. Il y aussi les questions de mobilité. Nous travaillons souvent en milieux ruraux et nos salariés vont d'une personne à une autre en voiture. Ces déplacements engendrent une pénibilité", ajoute-t-il.

Le département veut lutter contre ces freins au recrutement. Une commission a été créée pour comprendre les besoins en personnel et les enjeux du territoire pour trouver les moyens afin de lutter contre ces difficultés de recrutement. Des actions concrètes devraient ainsi être proposées d'ici les prochains mois.

L'ADMR a d'ores et déjà commandé 45 véhicules pour répondre aux problèmes de mobilités. La question d'un financement d'une trentaine de vélos électriques est aussi sur la table.

Loïc Bongeot avec Juliette Vignaud