Gap: une première manifestation organisée en soutien au peuple kanak

Une vingtaine de personnes se sont rassemblées devant la préfecture de Gap ce mercredi 5 juin, dans la soirée, pour soutenir les Kanaks, peuple autochtone de Nouvelle-Calédonie, qui réclame l'abandon de la réforme du dégel du corps électoral, point de tension originel de la crise actuelle.
Jean-Paul Le Roux, membre d'Ensemble 05-PACG, l'assure, il suit la cause kanak depuis très longtemps. "Je suis très ami avec une grande historienne de la Kanaky, donc je connais très bien ce dossier", explique-t-il.
Plusieurs organisations présentes
Les accords de Nouméa 1998 ont été "déchirés, c'est le mot, comme une feuille de papier par Emmanuel Macron et Gérald Darmanin" avance le manifestant. Des accords qui prévoyaient une décolonisation progressive de la Nouvelle-Calédonie.
Pour lui, comme pour tous les manifestants présents, leur seul souhait est de revenir à une situation de paix. Pour cela, ils demandent au président de la République de revenir sur la réforme du dégel électoral. Un projet de loi qui vise à élargir le droit de vote sur le scrutin provincial à tous les citoyens résidant sur place depuis dix ans, ce qui ferait perdre du poids électoral aux Kanaks.
Pour porter haut et fort ces revendications, plusieurs organisations étaient donc présentes: l’Union syndicale Solidaires 05, le Réseau hospitalité Hautes-Alpes, Ensemble ! 05 et le NPA 05.
"La situation est inquiétante"
Pour Agnès Vibert-Guigue, présidente de la section locale de la Ligue des droits de l'Homme, c'est un sentiment de grande tristesse qui prédomine "par rapport au sort qui est réservé à cette population, qui n'a rien demandé".
"C'est une colonie de peuplement. Ils étaient tranquilles chez eux, on est venu coloniser leurs terres pour remettre en cause totalement leur mode de vie", se désole-t-elle.
"Aujourd'hui, tout est importé de métropole, il n'y a pas de boulot pour les jeunes kanaks, 90% des enfants sont atteints d'obésité parce qu'on a complètement modifié leur mode de vie. La situation est inquiétante, avec un fossé en termes de revenus entre les Kanaks et les blancs qui peuplent la Nouvelle-Calédonie, donc ça ne peut pas continuer comme ça", poursuit Agnès Vibert-Guigue.
Cette mobilisation de mercredi soir était la toute première manifestation organisée en soutien au peuple kanak à Gap et dans les Hautes-Alpes depuis le début des émeutes en Nouvelle-Calédonie.