Gap: mobilisation pour venir en aide à une famille arménienne à la rue

Une famille arménienne a été relogée temporairement dans un F1 ce mardi 1er juillet - BFM DICI
Une famille arménienne a été délogée du centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada) de Gap ce mardi 1er juillet. Face à cette difficulté, Arthur, 47 ans, n’a pas perdu espoir. Avec sa femme et leurs deux enfants, il a attendu devant La Cordée, un centre d’accueil gapençais pour sans-abri, dès 10 heures du matin, avec leurs sacs à même le sol.
"Nous étions dans un logement du Cada pendant deux ans, mais aujourd’hui nous l’avons quitté, car le contrat était terminé", indique-t-il à BFM DICI.
Ils ont attendu toute la journée dans la rue en espérant avoir une solution d'hébergement pour la nuit. "J’ai appelé le 115 à 15 heures et ils m’ont dit qu’il n’y avait aucune place”, poursuit le père de famille, avant qu’un dénouement heureux ne survienne finalement à 18 heures.
"Tout fini bien pour ce soir (mardi 1er juillet, ndlr) ils ont pu être logés dans un F1 en raison de la canicule", détaille Marie Christine, professeur bénévole de français à la CIMADE, une association de solidarité active et de soutien politique aux migrants, aux réfugiés et aux déplacés.
Mais cette solution reste exceptionnelle et n'est prévue que pour cette soirée. Dès ce mercredi 2 juillet, la famille doit trouver un nouvel hébergement.
Un désir d'intégration
La famille est arrivée en France en avril 2023, après avoir fui la région du Haut-Karabakh. "Nous sommes dans une situation irrégulière", précise Arthur. Depuis janvier 2025, ce dernier a appelé régulièrement le 115 pour obtenir une solution.
"Ils me répondaient qu’ils n’avaient pas de solutions, car on n'était pas à la rue, nous n'étions pas une priorité.”
Pourtant, la famille s’est investie dans son intégration. "Arthur a fait beaucoup d'efforts pour apprendre le français, il avait un véritable désir d’intégration", confie Marie-Christine. Ce dernier fait également partie des bénévoles à la Croix rouge et des Restos du cœur. "Je travaille aussi chez un particulier, 20 heures par mois". Mais ce travail n’est pas suffisant pour obtenir un logement.
Les associations dénoncent
Au total, une quinzaine de personnes se sont rassemblées en soutien à la famille. "Je trouve ça difficile qu’on laisse une famille à la rue", déplore la professeure de français.
Mais pour les associations, cette famille n’est pas un cas isolé: "Chaque fois qu’il y en aura d'autres, on sera toujours là pour les soutenir", s’exclame Élodie, adhérente à la CIMADE.
L’association veut dénoncer ce système. "Il ne respecte rien, pas le droit au logement et à l'unité des familles." Leur objectif, dénoncer ces conditions inhumaines.