Gap Foire Expo: une enquête pour outrage sexiste envers des hôtesses

Un homme a été interpellé au moment des faits. Un incident qui pousse Jean Provensal, ancien président de la Gap Foire Expo, à prendre ses distances.

C'est un incident, ignoré jusqu'ici, et qui a pourtant bouleversé la fin de la Gap Foire Expo en mai 2022. Lors d'une pause méridienne, des hôtesses de la Foire, pour la plupart élèves mineures du lycée Sévigné, ont été prises à partie par un individu. Propos graveleux, remarques déplacées et vidéo prise à leur insu puis diffusée sur un réseau social.

"Nous avons immédiatement appelé la police et l'individu, connu pour ces agissements, a été interpellé et sorti de la foire", retrace Aline Collatini, présidente de la Gap Foire Expo au micro de BFM DICI.

Et de poursuivre: "nous avons immédiatement pris en charge les filles qui étaient très choquées. La proviseure de Sévigné a pris le relais pour échanger avec leurs parents. L'une des hôtesses a décidé d'arrêter la Foire. C'est la première fois qu'un tel incident se produit. Nous ne sommes jamais prêts à ça. Mais nous avons fait au mieux".

Une enquête ouverte

Contacté, le procureur de Gap confirme l'ouverture d'une enquête. "Une enquête a été ouverte au moment des faits pour outrage sexiste. Les investigations n’ayant toujours pas été clôturées par les fonctionnaires de police de Gap malgré l’ancienneté des faits, le parquet de Gap n’a pas été et n’est toujours pas en mesure d’apporter une réponse pénale dans ce dossier" indique Florent Crouhy à BFM DICI.

"Tout a été bien géré par l'organisation de la Foire Expo. Je n'ai rien à dire. Ils ont été très professionnels. Pour moi, la page est tournée", indique Élodie Hoffmann, proviseure du lycée Sévigné au moment des faits. Sans plus de précisions de sa part sur les circonstances des faits et les répercussions aujourd'hui.

"Nous ne ferons aucun commentaire. Les filles vont bien mais nous ne sommes pas dans la tête de chacune d'entre elle", souligne sobrement la direction actuelle de l'établissement gapençais.

"Il reste vice-président"

Passé inaperçu à l'époque, l'incident a d'autres conséquences aujourd'hui sur la direction de l'événement. Jean Provensal, figure gapençaise et ancien président de la Gap Foire Expo, a effectivement décidé de prendre ses distances avec le conseil d'administration, formé par quinze bénévoles.

Le 3 novembre dernier, ce conseil s'est réuni dans la soirée pour évoquer les perspectives de la Foire 2023, qui se déroulera du 13 au 21 mai prochain au parc de la Pépinière. Mais Jean Provensal, fondateur de la Foire Expo et président pendant de très nombreuses années avant d'être remplacé par Aline Collatini, était absent.

"Jean est quelqu'un d'important pour nous. Il a abattu un travail considérable durant des années. Il reste vice-président", indique la nouvelle présidente Aline Collatini.

Mais le principal intéressé est plus mesuré. "On m'a appelé pour savoir si je restais vice-président. Normalement, oui. Mais je réfléchis encore", nuance celui qui est aussi président du Gap Alpes Pétanque, sans plus de précisions.

Absent au moment des faits

S'il a accepté l'idée d'être remplacé par Aline Collatini à l'automne 2021, bien qu'il ne soit pas toujours en phase avec les décisions prises depuis son départ, Jean Provensal a été échaudé par cette agression qui s'est produit lors de la dernière édition.

Selon nos informations, l'incident s'est produit dans l'un des locaux du Gap Alpes Pétanque, prêté par Jean Provensal. Un local situé à proximité du CMCL et qui permet habituellement aux hôtesses de prendre leur repas. "J'ai bien dit à Jean qu'il n'y était pour rien", se souvient Aline Collatini.

Pour autant, Jean Provensal s'était absenté au moment des faits. Ce qui a passablement irrité certains membres du conseil d'administration de Gap Foire Expo. C'est cette brouille qui pousse aujourd'hui le fondateur de l'évènement à tourner la page. Voire à fermer le livre. 

"Rester à la Foire, pourquoi pas. Mais sans l'implication que j'avais avant. Je ne souhaite plus qu'on me reproche cet incident rapidement géré et dont je ne suis pas responsable", clôt Jean Provensal.

Valentin Doyen