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Digne-les-Bains: les habitants de l'immeuble Victor-Hugo autorisés à rentrer chez eux

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Après cinq jours loin de chez eux, les habitants évacués du Victor-Hugo ont pu regagner leur domicile. Les nombreuses fissures présentes sur l'immeuble ont été étudiées minutieusement par un expert.

Soulagement et retour au calme pour les habitants de l'immeuble Victor Hugo de Digne-les-Bains. Alors qu'ils avaient été évacués en urgence du bâtiment à la suite de l'apparition de fissures, les résidents de la rue des Jonquilles ont finalement pu regagner leur appartement.

Samedi soir, dans la précipitation, les habitants de l'immeuble Victor-Hugo ont en effet dû sortir de chez eux pour aller à l'hôtel Kyriad à Digne-les-Bains. Des fissures très inquiétantes sur le bâtiment avaient été relevées par un propriétaire.

Une évacuation a alors été décrétée et cinq jours de galère ont suivi pour ces riverains. Ils ont dû dormir à l'hôtel pendant trois nuits, avant que les propriétaires ne se voient contraints de les reloger.

Des fissures présentes depuis longtemps

Mais à Digne-les-Bains, les appartements libres ne sont pas légion. Des habitants de l'immeuble ont, pour certains, pu dormir chez leurs proches, tandis que d'autres sont restés à l'hôtel. Certains ont pu se faire rembourser par leur assurance... et d'autres non.

L'anxiété était de mise pour une poignée d'habitants du bâtiment Victor Hugo qui avaient, de plus, des animaux restés dans l'immeuble puisqu'ils ont dû partir en vitesse et n'ont pas pu prendre beaucoup d'affaires. Les habitants du Victor-Hugo n'avaient donc qu'une hâte: savoir s'ils allaient pouvoir rentrer chez eux.

Jeudi 14 mars, 10h30, Régis Chaumont, architecte depuis 40 ans à Manosque, expert judiciaire depuis 1986, est finalement venu mettre fin au doute. Après une longue visite autour de l'immeuble, dans la cave, dans les appartements, l'expert a donné son avis: les habitants ont été autorisés à regagner leur logement sauf un, celui du propriétaire qui avait donné l'alerte, son appartement étant le plus impacté. Heureusement, personne ne vit dans ce logement.

Si de nombreuses fissures sont visibles dans ce bâtiment datant de 1960, confient les habitants, celles-ci ont presque toujours été présentes. Ce qui n'empêche les habitants du bâtiment de partager leur soulagement.

"J'envisageais mal d'être relogé, c'est toujours un tracas. L'expert est parti assez vite mais je lui aurais volontiers fait de gros bisous", confie Josée, une habitante du Victor-Hugo depuis 10 ans. 

Un chantier de confortement impératif

Pour Jean-Yves, propriétaire d'un appartement de l'immeuble, "c'est une bonne chose" que des travaux soient désormais envisagés pour remettre le bâtiment en état.

Car si les locataires étaient inquiets de la situation, le stress était tout aussi présent pour les propriétaires qui devaient trouver des solutions pour leurs locataires. La locataire de Jean-Yves continuait de dormir à l'hôtel, aux frais de son propriétaire. De plus, ils ne savaient pas ce qu'allaient devenir leurs biens.

Pour ce qui est de l'aspect rénovation, le chantier doit débuter rapidement en parallèle de l'établissement d'une étude géotechnique à faire sous deux mois. De plus, le temps presse: les travaux de confortement doivent être opérés durant l'année 2024. 

Des travaux demandés en 2002

D'ailleurs, Régis Chaumont, l'expert architecte, était déjà venu en 2002 dans cet immeuble et avait demandé des réparations de structures... qui n'ont pas été faites. En 2007 toutefois, 490.000 euros de travaux de second œuvre, sans consolidation du bâtiment, ont été réalisés.

"La majorité des problèmes que l'on voit aujourd'hui proviennent de cette absence de confortement qui n'a pas été fait dans les années 2000", juge l'architecte.

Selon l'expert, les désordres observés sont importants. Il y a par exemple "15cm de faux niveau dans un plancher d'un appartement à l'ouest". Mais d'après lui, il n'y a pas de risque d'effondrement dans les prochains mois.

Une vision à moyen terme qui permet donc aux habitants de retrouver leur appartement, avant d'en savoir plus grâce à l'étude géotechnique, qui "donnera beaucoup d'explications", conclut l'expert.

Fanny Pechiney