"Ça restera gravé toute ma vie": le témoignage d'une voisine des victimes de l'incendie mortel à La Saulce
Pour Viviane*, il y aura un avant et un après ce mardi 7 février 2023. Cette habitante de La Saulce, une petite commune des Hautes-Alpes, vit à deux pas de la villa qui a pris feu ce jour-là, à la mi-journée. Seule une barrière en bois sépare son habitation de celles des victimes, Claire et "Titi", tués dans l'incendie de leur maison.
Ce mardi, il est 14h30 quand Viviane et son mari arrivent sur les lieux du drame. La fumée s'échappe de la maison aux murs noircis par les flammes. Ils sont immédiatement sous le choc.
"Mon mari m'a dit: 'C'est le corps de Claire et de 'Titi'", rembobine-t-elle, la voix hachée par les larmes, au micro de BFM DICI. Viviane les visualise encore. "Ça me restera gravé toute ma vie: il y en avait un comme ça, et il y en avait un comme ça", décrit-elle à l'aide de grands gestes.
"Un drame absolu"
Viviane n'a que des mots élogieux pour décrire ses voisins, une mère et son fils âgés de 61 ans et 26 ans. Au sujet de "Titi", notamment, qu'elle présente comme un jeune homme serviable.
"C'était un bon jeune", assure-t-elle, toujours prêt à venir donner un coup de main à son mari lorsqu'il peinait à faire quelque chose. "Attends, deux minutes, je vais mettre mon pantalon et je viens t'aider", lui disait souvent "Titi".
"C'était une famille très connue et très appréciée dans la commune", prolonge Bernard Long, premier adjoint à la mairie de la commune. Roger Grimaud, l'édile de La Saulce, déplore "un drame absolu".
Des circonstances floues
Pour l'heure, les circonstances de la disparition de Claire, 61 ans, et de son fils de 26 ans sont floues. Selon le procureur de Gap, Florent Crouhy, ils semblent avoir succombé à une asphyxie, conséquente au dégagement de fumée lié à l'incendie né en bas de la villa. Les autopsies auront lieu jeudi à l'Institut médico-légal de Grenoble.
Une grenade a été repérée à l'étage par les pompiers. Il s'agissait finalement d'un engin factice. Des bombonnes de gaz ont également été retrouvées au fond du jardin.
"Le fils avait manifesté son envie de mettre fin à ses jours hier (lundi) à des membres de sa famille, complète le procureur. Une enquête pour assassinat a donc été ouverte et une autre sur la législation sur les armes à feu." Sa mère avait également fait état d'idées suicidaires.
Un seul regret
À l'instar de son époux, Viviane regrette de ne pas s'être rendue sur les lieux plus tôt. Le couple avait réalisé que quelque chose n'allait pas chez leurs voisins. Leur seul regret: ne pas avoir enjambé la barrière, comme le faisait si souvent "Titi".
Viviane ne souhaite pas savoir ce qui a coûté la vie à ses chers voisins. Elle préfère ne garder en tête que les souvenirs heureux.
*Son prénom a été modifié.