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Alpes-de-Haute-Provence: une classe menacée à Limans, les parents d'élèves envisagent d'occuper l'école

Au sein de l'école de Limans, l'une des deux classes est menacée de fermeture.

Au sein de l'école de Limans, l'une des deux classes est menacée de fermeture. - Google Maps

L'inspecteur d'académie Mickaël Cabbeke a annoncé à Céline Mosteiro, la maire de Limans, qu'une classe pourrait fermer à la rentrée. Les parents d'élèves et les élus se mobiliseront dès la semaine prochaine pour éviter cette fermeture.

Comme chaque année, le projet de la carte scolaire a son lot de manifestations pour éviter les fermetures de classe annoncées par l'inspection académique du département. En début de semaine à Limans, dans les Alpes-de-Haute-Provence, des parents d'élèves devraient occuper l'école, où une des deux classes actuelles est menacée de fermeture à partir de la rentrée prochaine. L'inspecteur d'académie Mickaël Cabbeke a fait part de son projet à Céline Mosteiro, la maire de la ville. Les parents d'élèves dénoncent "la pression" de l'inspecteur d'académie. 

Deux possibilités sont au centre des discussions, selon nos informations. Soit la création d'un Regoupement Pédagogique Intercommunal (RPI) avec la commune d'Ongles, soit la fermeture pure et simple de la classe. "L'inspecteur d'académie ne prend pas en compte ce qu'on peut dire, c'est impossible de s'organiser en seulement cinq mois", s'agace Max Dautel, le président de l'association des parents d'élèves, qui serait favorable à un regroupement à partir de la rentrée 2025.

Selon nos informations, plusieurs rendez-vous ont eu lieu à l'initiative de l'inspection académique pour pousser la création du RPI entre Ongles et Limans. Certains dénoncent même une "pression" sur les élus. La question des bus aurait déjà été évoquée entre l'inspecteur et la communauté de communes, d'après un élu.

Une classe de la maternelle au CM2

Si une classe ferme à Limans, il n'y en aura plus qu'une. De la maternelle au CM2 tous les élèves seront mélangés. "Ça montre le mépris de l'institution pour les élèves de maternelle", dénonce Stéphane Bouthors du syndicat SNUipp-FSU. "Depuis l'obligation de scolarité à trois ans, on a parfois des petits qui ne sont pas propres. Vous faites comment pour préparer un CM2 à l'entrée au collège en changeant les couches des petits?", s'interroge-t-il auprès de BFM DICI.

L'autre point de désaccord est le nombre d'élèves réellement présents à la rentrée prochaine dans l'école de Limans. "C'était évident qu'avec les chiffres [que l'inspecteur d'académie] avait, qu'il voulait fermer une classe" dit Stéphane Bouthors assurant que ces chiffres ne sont pas bons. "On ne compte pas les élèves qui sont dans le privé ou en instruction en famille", explique l'élu syndical qui aimerait que l'inspecteur aille chercher ces jeunes "par la main" au lieu d'en "profiter pour fermer une classe".

Selon nos informations, le désaccord porte sur un écart de 15 élèves. L'inspecteur académique pourrait revoir sa copie lors de la première réunion sur la carte scolaire le 15 février prochain.

"Je discute avec tout le monde"

De son côté, l'inspecteur d'académie Mickaël Cabbeke se garde de tout commentaire sur ce sujet précis. "Je discute avec tout le monde. La réunion du 15 février ouvrira les discussions officielles qui se termineront lors du Conseil Départemental de l'Education Nationale (CDEN) le 20 février prochain", assure-t-il, avant de préciser vouloir ne laisser personne sans solution.

Les parents d'élèves envisagent donc une première journée d'action en tout début de semaine. Ils devraient aussi se mobiliser devant l'inspection académique, jeudi, lors des premières discussions sur la carte scolaire 2024/2025 qui n'a pas fini de faire parler d'elle dans les Alpes-de-Haute-Provence.

Du côté de la mairie, un conseil municipal extraordinaire est prévu mardi soir. La maire de Limans Céline Mosteiro ne veut pas faire de commentaire pour le moment. 

Loïc Guerringue