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Affaire de la queue de loup: le président des Hautes-Alpes condamné à 10.000 euros d'amende

La balance de la Justice (illustration)

La balance de la Justice (illustration) - LOIC VENANCE / AFP

Jean-Marie Bernard, président du conseil départemental des Hautes-Alpes, avait offert une queue de loup à l'ancienne préfète lors de sa cérémonie de départ.

Jean-Marie Bernard, président du conseil départemental des Hautes-Alpes, a été condamné à 10.000 euros d'amende dont 5000 euros avec sursis, a appris BFM DICI ce vendredi.

L'élu est également condamné à verser 600 euros de dommages et intérêts à chaque association qui s'était porté partie civile, ainsi que 500 euros pour frais d'avocat.

Cette condamnation pénale, c'était le plus important", a réagi auprès de l'AFP à la sortie de l'audience Catherine Bouteron, la référente loup à la SAPN, l'une des associations plaignantes, se disant "très contente" de la décision du tribunal.

Une "action politique"

Le président du Conseil départemental était poursuivi pour avoir offert une queue de loup à l'ancienne préfète Cécile Bigot-Dekeyzer lors de sa cérémonie de départ le 21 février 2020. Pour l'élu, ce geste avait pour objectif de défendre le pastoralisme et alerter sur la situation des éleveurs.

"Je trouve un peu abusif de me retrouver condamné pour des faits que je n'ai pas commis", a dit à l'AFP Jean-Marie Bernard, qui estime que son geste était une "boutade à vocation politique."

"Ce qui m'intéresse, c'est de faire avancer les solutions pour améliorer le sort des éleveurs par rapport à la prédation du loup", a-t-il ajouté à la sortie du tribunal.

"Je déplore cette décision rendue sous la pression de groupuscules environnementalistes extrémistes qui sont déconnectés de la réalité des territoires et des problématiques des professionnels du monde rural", ajoute-t-il dans un communiqué.

"Iniquité de traitement"

Lors de l'audience, le procureur avait requis deux mois de prison avec sursis à l'encontre de l'élu, jugé pour détention, transport et cession d'une partie de l'espèce protégée, un délit passible de trois ans de prison et 150.000 euros d'amende.

L'avocat de l'élu, qui n'a pas encore pris sa décision sur un appel éventuel, regrette que son client ne soit pas parvenu à faire reconnaître "le caractère politique de sa démarche". Philippe Neveu y voit une "iniquité de traitement" avec, par exemple, une militante Femen visée pour exhibition sexuelle "relaxée par la Cour de cassation pour le caractère politique de son geste" en février 2020.

"Le caractère politique de sa démarche aurait dû être une cause exonératoire de sa responsabilité", estime l'avocat, "de notre point de vue c'est un petit peu incompréhensible".

Benjamin Rieth Journaliste BFM Régions