Remise carburant à 30 centimes: comment ça marche?

Dans la nuit de mardi à mercredi, l'Assemblée nationale a adopté le projet de loi de finances rectificative à 293 voix pour, 146 contre et 17 abstentions. Il intègre plusieurs mesures en faveur du pouvoir d'achat, avec parmi elles l'augmentation de la remise carburant qui passera à 30 centimes par litre en septembre et en octobre (contre 18 centimes auparavant). Cette aide sera ensuite abaissée et représentera 10 centimes par litre en novembre et en décembre.
Qui pourra en bénéficier?
Le gouvernement avait dans un premier temps envisagé une aide plus ciblée que la ristourne à la pompe en vigueur depuis le 1er avril. Le but: aider les gros rouleurs et les Français qui se servent de leur voiture pour aller travailler à faire le plein.
Cette indemnité ciblée sur les ménages modestes a finalement été écartée. La nouvelle remise de 30 centimes par litre de carburant bénéficiera donc à tout le monde, qu'importe ses revenus ou la fréquence d'utilisation de son véhicule.
Comment en bénéficier?
Comme c'est déjà le cas, cette ristourne sera directement déduite du prix affiché dans les stations-service. Les fournisseurs sont ensuite remboursés par l'Etat.
A noter, cette remise de 30 centimes est cumulable avec celle de TotalEnergies, qui sera de 20 centimes du 1er septembre au 1er novembre dans toutes les stations-service du groupe.
Concrètement, pendant deux mois, le prix affiché à la pompe dans les stations Total comprendra une remise de 50 centimes par litre de carburant. Cette remise annoncée par le géant du pétrole crée d'ailleurs l'inquiétude chez la concurrence, incapable de s'aligner sur une telle mesure.
Quand s'arrêtera cette remise?
La ristourne à la pompe sera dégressive jusqu'au mois de décembre. Pour l'heure, le gouvernement ne prévoit pas de la poursuivre en 2023. Toutefois, si l'inflation continue de progresser, l'Etat pourrait revoir sa copie, comme pour le bouclier tarifaire qui devrait être remplacé par une aide plus ciblée en 2023.
Mais le gouvernement marche sur des œufs. D'un côté, face à la flambée des prix de l'énergie, il est appelé à prendre des mesures pour protéger le pouvoir d'achat des Français. De l'autre, il ne faudrait pas que les aides sur le carburant ou sur le fioul soient vues comme une subvention en faveur des énergies fossiles.
"C'est une aide temporaire, de 30 centimes en septembre et en octobre, puis de 10 centimes en novembre et en décembre", a martelé le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ce mercredi sur France Inter.
"Il ne s'agit pas de subventionner les énergies fossiles. Nous avons, avec la majorité, refusé toutes les mesures qui conduisaient à une subvention définitive, en supprimant la TVA par exemple", a-t-il assuré. Une mesure notamment souhaitée par les députés du Rassemblement national.