Remplacée par une remise de 30 centimes, l’aide carburants "gros rouleurs" définitivement enterrée?

Tout était prêt. Jugée injuste et trop coûteuse, la remise carburants de 18 centimes en vigueur depuis le 1er avril devait s’éteindre progressivement pour être remplacée par un nouveau dispositif plus ciblé, selon les plans de Bercy alors que les prix à la pompe continuent de flirter avec les 2 euros le litre.
Début juillet, le gouvernement dévoilait les contours de cette nouvelle indemnité carburants "gros rouleurs" censée voir le jour en octobre. Fixée entre 100 et 300 euros par actif selon le niveau de revenus et la distance parcourue, elle a été façonnée pour soutenir uniquement "les ménages modestes qui doivent utiliser leur voiture pour se rendre à leur travail". Contrairement à la remise actuelle qui bénéficie davantage aux plus riches qu’aux plus pauvres.
C’était sans compter sur le refus des oppositions. En particulier celui des Républicains qui ont appelé le gouvernement à aller "plus loin" en réclamant le litre d’essence à 1,50 euro pour tous, via une baisse de taxes. Or, sans le soutien de la droite à l’Assemblée nationale, impossible pour la majorité de faire voter l’aide "gros rouleurs".
"On verra dans le projet de loi de finances 2023"
Samedi, gouvernement et députés LR ont trouvé un compromis. Finalement, la nouvelle indemnité ciblée sur les ménages modestes est écartée. A la place, la remise de 18 centimes qui s’applique à tous sera relevée à 30 centimes en septembre et en octobre, puis abaissée à 10 centimes en novembre et en décembre.
Faut-il pour autant considérer que l’indemnité carburants "gros rouleurs" ne verra jamais le jour? Samedi, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a seulement évoqué un "report", sans plus de précision.
Invité ce lundi sur RMC et BFMTV, Franck Riester a de son côté indiqué que cette aide ciblée vers les plus modestes "n’est pas enterrée".
Avant de préciser: "D’ici à la fin de l’année, (elle) est supprimée. On verra ensuite dans le projet de loi de finances 2023 quel dispositif est mis en place ou pas, en fonction de la situation, du prix du carburant…", a conclu le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement.