Les immatriculations en hausse de plus de 5% en France en octobre

Il s'est immatriculé 124.982 véhicules particuliers dans l'Hexagone le mois dernier, selon les chiffres de la Plateforme automobile.

Le rebond se confirme. Les immatriculations de voitures neuves en France ont augmenté de 5,45% en rythme annuel en octobre en données brutes à 124.982 véhicules particuliers, selon les données communiquées mardi par la Plateforme automobile (PFA).

Pour autant, la comparaison avec 2019 demeure cruel avec -33,9%... Et malgré ce troisième mois consécutif de progression, le marché français du neuf reste dans le rouge en cumul sur les dix premiers mois de l’année, accusant encore une baisse à deux chiffres (-10,3%).

"Ce troisième mois consécutif de hausse semble au moins montrer que la longue chute du marché provoquée par la crise sanitaire puis les pénuries est enfin enrayée", déclare Julien Billon, directeur général de AAA Data.

+26% pour Volkswagen

"Les volumes restent toutefois à des niveaux historiquement faibles. L’inflation et les pénuries sont toujours là, les clients restent attentistes face à la transition vers l’électrique et ils ne sont sans doute pas prêts à suivre l’augmentation des prix des voitures. D’ailleurs sur le marché du véhicule d'occasion les modèles les plus anciens sont ceux dont les transactions reculent le moins, malgré les restrictions à venir dans les ZFE et la volonté de renouveler le parc."

Invité de Good Evening Business mardi soir, François Roudier, porte-parole de la Plateforme automobile, a notamment insisté sur le handicap que représente la crise des semi-conducteurs : "On est maintenant sur des durées [entre la commande et la livraison] un peu délirantes puisque certains constructeurs sont à plus d'un an. Certains constructeurs ont même arrêté les commandes sur certains véhicules, étant absolument incapables de dire quand ils pourraient livrer."

"Tout ça est encore lié à la crise des semi-conducteurs qui nous affectent directement, a-t-il poursuivi. Lorsqu'on regarde le chiffre d'avant-Covid, on est toujours sur un marché français qui a perdu un tiers de son volume par rapport aux années d'avant-Covid."

Les immatriculations du groupe Stellantis, qui regroupe notamment les marques Peugeot, Citroën, DS et Opel, ont baissé de 4,42% par rapport à octobre 2021.

Le groupe Renault (marques Renault, Dacia et Alpine) a vu ses immatriculations décliner de 5,64% en rythme annuel en octobre.

Le groupe allemand Volkswagen a vu lui ses immatriculations bondir de 26,65% et le japonais Toyota de 50,63%.

13% du marché pour les modèles 100% électriques

Pour la deuxième fois, les mises à la route de véhicules 100% électriques ont été plus nombreuses que celles de véhicules diesels (16.861 électriques contre 16.850 diesels).

Sur le mois comme au cumul des dix premiers mois de l’année, les modèles 100% électriques représentent 13% du marché. Cependant, ces véhicules ne sont pas accessibles à tous et restent prisés par une clientèle relativement aisée selon François Roudier :

"Ces véhicules sont au minimum 40% plus chers que les véhicules qu’on connaît actuellement, a précisé le porte-parole de la Plateforme automobile. On est en train de casser toute une partie du marché automobile tout simplement car une classe moyenne plutôt inférieure ne pourra plus se payer de voitures neuves."

Un marché qui reste dominé par les voitures essence (38% de part en 2022) et les hybrides (28% de part), malgré l’érosion continue du segment des hybrides rechargeables (-12%).

Si les volumes restent modestes, les énergies alternatives continuent de progresser (+59% pour une part de marché qui s’établit à 5%).

Enfin, le marché des voitures d’occasion accuse un nouveau mois de repli marqué en octobre (-3,8%, avec 439.421 transactions). Le segment des véhicules d’occasion de moins de cinq ans poursuit sa descente aux enfers (-25% soit 137.266 unités). Mécaniquement frappé par la contraction du marché du véhicule neuf, il pâtit d’un manque de disponibilité de matériel récent. 

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business