ESSAI. Nouveau Bigster: un SUV familial pour faire grandir Dacia

Dacia continue de grandir, au sens propre comme au figuré. La marque roumaine, en forte progression ces dernières années au sein du groupe Renault, s'apprête à lancer le plus grand véhicule de sa gamme: le Bigster.
Un SUV familial qui pourra rivaliser avec les concurrents d'une catégorie très populaire en Europe, celle des SUV de segment C, avec les Peugeot 3008, Renault Austral, Citroën C5 Aircross, Ford Kuga ou Hyundai Tucson.

Un Bigster vraiment big?
Ce Bigster reprend de nombreux éléments du dernier Duster, à commencer par sa base technique. Une plateforme rallongée qui lui permet de s'afficher à une longueur de 4,57 mètres, soit 23 centimètres de plus que son petit-frère dans la gamme.
De quoi profiter d'un espace supplémentaire au niveau du coffre, qui offre jusqu'à 667 litres, en version essence deux roues motrices (soit 150 litres de plus que sur le Duster équivalent).

Sur notre version d'essai, en "Hybrid 155", le volume reste assez conséquent, à 612 litres, soit 182 litres de plus que celui du Duster en "Hybrid 140".
L'occasion aussi d'aborder un équipement inédit chez Dacia sur ce Bigster, avec pour la première fois un hayon électrique. Un hayon particulièrement allégé pour n'avoir à utiliser qu'un seul vérin électrique, contre deux d'ordinaire. Une manière aussi d'en offrir plus tout en gardant des coûts maîtrisés.
Pas de version 7 places, sur ce Bigster. C'est vers le Dacia Jogger qu'il faut se tourner.
Un intérieur mieux équipé que le Duster
A l'intérieur, on retrouve un environnement très proche de celui présent dans le dernier Duster, très réussi. On insistera sur les différences, avec un écran des compteurs qui passe de 7 à 10 pouces sur les finitions haut de gamme, une grande console centrale avec un bac de rangement réfrigéré sur notre version hybride et, encore une fois une première chez Dacia, des réglages de siège électrique pour le conducteur à l'avant.

Des réglages électriques pour la hauteur de l'assise et l'inclinaison du siège. Le réglage avant arrière se fait toujours avec une manette, ce qui reste aussi pratique pour ajuster son siège rapidement.
A l'arrière, l'espace est un peu plus généreux. On retrouve aussi un assise de place centrale rabattable pour proposer un accoudoir aux passagers, avec porte-gobelets et supports pour smartphone.
Enfin, on profite d'une belle luminosité avec le toit panoramique et ouvrant (encore une première chez Dacia) et une surface de vitres augmentée par rapport au Duster.
Un hybride plutôt sobre
Nous avons pu tester ce nouveau Bigster dans sa version "Hybrid 155", une version inédite au sein du groupe Renault des désormais connus moteurs e-tech "full hybrid" (hybride non rechargeable). Une évolution du bloc "Hybride 140" du Duster qui passe d'une cylindrée de 1,6 à 1,8 litre.
In fine, ce gain de puissance, de 140 à 155 chevaux donc, ne se ressent pas vraiment. Le Bigster est plus grand et donc plus lourd ce qui efface l'atout d'avoir un moteur un peu plus puissant.
Le ressenti reste assez proche en sensations de conduite, avec un bon réglage de suspensions pour en faire un véhicule suffisament confortable et une motorisation bien adaptée. Le moteur E-Tech cherche parfois le bon rapport avec cette boite automatique à crabots un peu à l'image des boites à variation continue qu'on retrouve chez Toyota. Dans certaines situations, le moteur mouline pour trouver le bon rapport, en montée à partir de 70km/h par exemple. La poussée reste assurée, mais à grand bruit, ce qui tranche fortement avec les phases de conduite bien plus hybride.

La partie électrique, avec une batterie certes de taille très réduite (1,6kWh), permet de bien soutenir le moteur thermique et d'offrir souvent des phases de conduite 100% électriques à vitesse stabilisée par exemple. Dans un silence très appréciable. Et surtout le contrat paraît rempli avec une consommation de 5 litres aux 100 kilomètres sur notre essai d'un peu plus de 300 kilomètres sur un trajet mixte, voie rapide et petites routes avec un peu de relief en Provence.
Ce Bigster hybride peut tracter jusqu'à 1 tonne, contre 750 kg pour le Duster hybride. Les autres motorisations sur ce Duster (Eco-G, essence 2x4 et 4x4 micro hybrides) portent cette capacité à 1,5 tonne.
Point enfin très important pour le confort de conduite: l'arrivée d'un régulateur adaptatif. Il est proposé en alternative à un limiteur, mais pas de régulateur "simple".
Autre étrangeté: le Bigster ne dispose pas d'autohold, cette fonction qui maintient le véhicule à l'arrêt, vous permettant de lâcher le pied du frein et d'avoir juste à accélérer pour repartir. D'autant plus frustant que le régulateur adaptatif permet ce "mode bouchons" avec un véhicule qui s'arrête et repart, sans intervenir sur les pédales, en cas d'arrêt court pendant une circulation en accordéon par exemple.
Dacia n'est plus "low-cost", mais...
Dacia le revendique depuis un certain temps, elle ne veut plus être qualifiée de marque "low-cost". Un repositionnement vers de "l'essentiel", à comprendre comme une volonté d'offrir le meilleur compromis face à la concurrence... mais plus une quête du moins cher possible comme l'était la pionnière Logan. Plus d'écran des compteurs à aiguille proposé par exemple sur ce Bigster, même sur la version d'entrée de gamme. Ce qui était encore le cas sur le Duster.
Les tarifs n'en restent pas moins agressifs par rapport aux concurrents du segment C-SUV avec un prix de départ tout juste sous les 25.000 euros (TCe140 avec une micro hybridation 48V).
Notre version "Hybrid 155" démarre elle à 29.700 euros, mais les prix s'envolent rapidement avec l'ajout d'équipements. Les finitions plus haut de gamme Extrême et Journey démarrent 31.700 euros
Sans parler des options: le toit ouvrant particulièrement apprécié mais qui est facturé 850 euros, un pack hiver (sièges pare brise et volant chauffants) à 500 euros, un pack parking caméra multi-vues à 490 euros ou une antenne requin à 195 euros.
On ajoute une jolie couleur à 650 euros pour échapper au blanc "offert" de série et un effet biton avec le toit noir à 150 euros. De quoi s'approcher des 35.000 euros sur notre Bigster haut de gamme. Un niveau de tarif encore une fois bien placé par rapport aux concurrents mais juste impensable il y a encore quelques années chez Dacia.