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"Elon Mode": un hacker découvre un potentiel "Autopilot débridé" pour le patron de Tesla

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Un hacker américain a découvert une fonctionnalité cachée dans un véhicule de Tesla: un "Elon Mode" qui laisserait l'assistant Autopilot gérer complètement la conduite, sans surveillance du conducteur.

Elon Musk a-t-il demandé une version spéciale de son célèbre Autopilot? C'est ce que pense avoir découvert un hacker américain, "greentheonly", qui raconte son expérience dans une série de tweets repris dans un article de The Verge.

Un super Autopilot?

Ce fin connaisseur des codes informatiques des véhicules de la marque américaine a détecté une fonctionnalité cachée: le "Elon Mode". Une fois activé, le véhicule peut faire tourner la version la plus avancée de l'assistant de conduite de Tesla dans ce qui ressemble à un mode expérimental, laissant la voiture évoluer sans supervision du conducteur.

Après avoir roulé près de 1000 kilomètres dans ces conditions, il explique que si, dans l'ensemble, tout s'est bien passé, il a tout de même constaté un comportement parfois étrange du véhicule, avec des changements de file aléatoires, une vitesse de circulation assez lente sur autoroute et, surtout, aucune alerte lui demandant de reprendre le contrôle.

Le système actuel oblige en effet à tenir le volant et même à le bouger légèrement pour signaler sa présence. Le hacker montre un résumé de son parcours dans une vidéo publiée sur Youtube.

A noter que cette fonction a été découverte dans un Model X ayant appartenu à Tesla. D'où les soupçons d'une demande spéciale du patron de Tesla pour tester lui-même ce qui serait une version débridée de l'Autopilot, ou par les équipes de développement en interne.

La marque avait en effet déjà partagé des exemples de conduite très autonome. En 2016 par exemple, avec justement un Model X capable de relier un point A à un point B sans intervention du conducteur. On peut également citer cette vidéo publiée début 2021 par un propriétaire, qui avait parcouru 576 kilomètres en laissant son véhicule agir de lui-même.

Où en l'offre de conduite "autonome" chez Tesla?

C'est d'ailleurs la promesse de cet assistant baptisé FSD (pour "Full self driving", la "capacité de conduite entièrement autonome" en France), qui peut s'activer dans tous les modèles de la marque en version bêta. Sauf que, pour le moment, la supervision du conducteur reste requise.

Il n'y a en réalité qu'une seule exception actuellement, le système le plus poussé proposé par Mercedes, qui permet de lâcher son attention de la route, en Allemagne et dans des conditions très précises (sur voie rapide en situation de bouchons, pas au-delà de 60km/h par exemple).

Du côté de Tesla, le FSD reste encore très limité dans ses capacités. Par rapport à l'Autopilot de série (régulateur adaptatif avec suivi des lignes de la route), il reprend surtout les fonctions de "l'Autopilot amélioré" (facturé 3800 euros en France), qui ajoute certaines fonctions avancées, comme le changement de voie automatique sur autoroute, la possibilité d'emprunter les voies d'insertion et de décélération ou encore le stationnement ou la sortie automatique de parking.

Le FSD ou "capacité de conduite entièrement autonome" (7500 euros en France) n'offre lui que l'ajout de la "reconnaissance et réaction aux feux de signalisation et aux panneaux stop" (la voiture ralentira et s'arrêtera si elle détecte un feu rouge ou un panneau stop).

Le vrai intérêt de cette option: être sûr de profiter des futures mises à jour, avec en fonction "à venir" la "conduite automatisée en ville". En misant sur une prochaine augmentation du prix de l'option (elle est actuellement facturée 15.000 dollars aux Etats-Unis), qui la rendrait bien moins abordable pour profiter d'une conduite très assistée.

Les options "Autopilot amélioré" et "Capacité de conduite entièrement autonome" sur le configurateur Tesla d'une Model S en juin 2023.
Les options "Autopilot amélioré" et "Capacité de conduite entièrement autonome" sur le configurateur Tesla d'une Model S en juin 2023. © Tesla

Sur son configurateur et malgré le feuilleton autour de ce nom controversé d'Autopilot (littéralement "pilote automatique" en français), Tesla reste assez clair dans son explication des conditions entourant ces options encore assez atypiques dans l'offre automobile actuelle:

"Les fonctionnalités actuelles exigent une surveillance active de la part du conducteur et ne rendent pas le véhicule autonome. Certaines fonctionnalités requièrent l'activation des clignotants et ont une portée limitée. L'activation et l'utilisation future de ces fonctionnalités sans surveillance dépendent d'une fiabilité prouvée par des milliards de kilomètres de test pour être significativement supérieure à celle des conducteurs humains, ainsi que de l'approbation réglementaire, dont l'obtention peut être plus longue dans certains pays", peut-on lire.

Aux dernières nouvelles, Elon Musk miserait sur l'intelligence artificielle pour améliorer son FSD et annoncait déjà des progrès importants sur la dernière version de la mise à jour en cours de déploiement.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto