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Distance de sécurité, téléphone au volant… Des radars automatiques (enfin) prêts à détecter de nouvelles infractions

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Alors que les radars multifonctions sont annoncés depuis de nombreuses années, ils pourraient bien détecter de nouvelles infractions dès l'an prochain grâce au recours à l'IA. C'est ce que prévoit le programme de la sécurité routière décrypté par L'Argus.

Des radars automatiques capables de détecter d'autres infractions que les excès de vitesse ou un feu rouge grillé? Si la sécurité routière l'évoque depuis 2016, cela pourrait bien être une réalité dès l'an prochain, note L'Argus, qui a pu consulter le programme de déploiement des nouveaux radars pour 2026-2030. Un appel d'offres a ainsi été lancé par le département du contrôle automatisé (DCA) pour les achats de matériels sur cette période, avec également un volet important sur l'innovation.

Installés depuis 2017, les radars tourelles, avec une cabine perchée en haut d'un mât de 4 mètres, devaient en théorie pouvoir détecter une quinzaine d'infractions, ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui. En effet, ces cabines détectent seulement un dépassement de la limitation de vitesse ou des franchissements de feu rouge, "mais même pas simultanément", souligne l'article du magazine spécialisé. Même l'option leurre, avec certaines cabines vides mais sans le signaler aux automobilistes, n'a jamais été utilisée.

Une réglementation à adapter

Le recours à l'analyse de photos ou de vidéos via l'intelligence artificielle, permettrait pourtant en théorie de détecter facilement des infractions comme l'usage du téléphone au volant.

La bande de Charles Matin : Sécurité routière, faut-il tripler les voitures radars en France ? - 05/0
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Des technologies aujourd'hui a priori maîtrisées, mais qui demanderaient surtout une adaptation de la réglementation. L'appel d'offres pour les nouveaux radars demande ainsi aux fabricants d'anticiper les évolutions nécessaires d'un point de vue juridique. Une manière de limiter au maximum les failles dans lesquelles les avocats spécialistes en droit routier pourraient s'engouffrer pour contester ces nouvelles amendes.

Sur les infractions comme le téléphone au volant ou le non-port de la ceinture de sécurité, le fait de filmer l'habitacle nécessiterait par exemple de nombreuses autorisations administratives dans le cadre de la protection des données personnelles.

Surveiller les distances de sécurité, prochaine étape?

L'appel d'offres de la DCT n'évoque toutefois pas explicitement les nouvelles infractions qui pourraient être sanctionnées via le contrôle automatique. La vérification des distances de sécurité, ou interdistance, est toutefois évoquée par L'Argus. Une fonction que pourraient effectuer facilement les radars discriminants (les cabines noires cylindriques qui peuvent distinguer les voitures des camions), mais aussi des radars urbains, désormais munis de lidar 3D.

Mais il ne suffit pas seulement de mesurer la distance entre deux véhicules: une vidéo devrait ainsi permettre de mieux prendre en compte les circonstances. En clair, distinguer un véhicule qui roule trop près de celui devant lui (ce qui peut être sanctionné par 135 euros d'amende et 3 points sur le permis) du cas où un véhicule fait une queue de poisson et provoque donc cette infraction.

Lors de la mise en place de ce contrôle automatique des distances récemment en Espagne, des automobilistes s'étaient en effet inquiétés d'être injustement verbalisés.

Si l'objectif reste de réduire une cause fréquente d'accident, des doutes subsistent sur la capacité du système à bien évaluer les distances ou de verbaliser sans raison valable.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto