Des ventes quasiment divisées par deux en Europe: Tesla va-t-il pouvoir se relancer avec son nouveau SUV?

Les ventes de Tesla dans l'Union européenne ont chuté de 36% en mars par rapport à mars 2024, et ont été quasiment divisées par deux sur l'ensemble du premier trimestre, selon les chiffres publiés jeudi par l'Association des constructeurs (ACEA).
En plein renouvellement de son best-seller, le SUV Model Y, la marque Tesla a vu ses immatriculations baisser dans l'Union européenne de 45% en cumulé depuis le début de l'année, retombant à 36.167 véhicules contre 65.774 sur les trois premiers mois de 2024, soit la plus grosse baisse relative sur la période parmi les principaux constructeurs automobiles.
Pourquoi cette baisse chez Tesla?
Si l'AFP évoque aussi "la réputation" du patron de Tesla Elon Musk et "une gamme vieillissante" pour expliquer cette baisse, c'est surtout ce contexte autour de son SUV, voiture la plus vendue dans le monde en 2023 et en 2024, et avec une toute nouvelle version lancée depuis ce début d'année, qui explique cette méforme actuelle du constructeur. Il faudra attendre les chiffres du deuxième trimestre et le lancement du nouveau Model Y dans toutes ses versions sur la plupart des marchés pour évaluer les conséquences du boycott de la marque par certains clients.
Vandalisme, appels au boycott, manifestations, Tesla est pris à partie en Europe et aux Etats-Unis depuis qu'Elon Musk s'est rapproché de Donald Trump, devenant un proche conseiller à la Maison Blanche et pilotant un programme de réduction drastique des dépenses fédérales.
Tesla a alerté ce mardi 22 avril à l'occasion de la publication de ses résultats que "le changement des sensibilités politiques pourrait avoir un impact marqué sur la demande pour nos produits à court terme". Une manière de reconnaître les effets potentiels d'un boycott sur les ventes. Au premier trimestre 2025, le constructeur a vu son chiffre d'affaires baisser de 9%, à 19,3 milliards dollars.
Un marché électrique européen en progression
En Europe, les immatriculations de véhicules 100% électriques, la spécialité de la marque américaine, ont pourtant progressé dans l'ensemble de 17,1% sur un an en mars, représentant dorénavant 15,2% du marché.
Les immatriculations de ces voitures électriques ont nettement progressé en mars en Allemagne, en Belgique, au Danemark et commencent à décoller en Espagne et en Italie, qui accusent un lourd retard sur leurs voisins européens.
En revanche, elles ont décru en France (-14% par rapport à mars 2024), les effets de la baisse du bonus écologique se faisant toujours ressentir.
Cette progression de l'électrique dans l'Union européenne n'est pas suffisante pour le lobby automobile, qui pointe un "fossé persistant entre les objectifs ambitieux de décarbonisation et la réalité d'une adoption plus lente que prévu par les consommateurs", selon Sigrid de Vries, directrice générale de l'ACEA, citée dans un communiqué.
En attendant, les modèles hybrides non-rechargeables prennent de plus en plus le contrôle du marché européen: 35,5% des voitures immatriculées au premier trimestre étaient des hybrides, contre 28,7% de modèles essence et 9,5% de Diesel et 7,6% d'hybrides rechargeables.
Toutes énergies confondues, le marché automobile a stagné en mars (-0,2% sur un an), avec 1,031 million d'unités vendues dans l'Union europénne.