Strasbourg: évacuées du camp de Krimmeri, deux femmes afghanes se retrouvent à la rue "en totale insécurité"

L'évacuation du camp de Krimmeri, à Strasbourg, a eu lieu le 1er août dernier. Dix jours plus tard, les personnes qui y vivaient n'ont toujours pas retrouvé d'endroit pour se loger.
Le 16 juillet dernier, la justice avait ordonné le démantèlement du camp de Krimmeri. Il comptait alors 200 personnes. L'évacuation a eu lieu le 1er août. Certaines personnes avaient alors pu être hébergées quelques jours en urgence dans un gymnase.
Ces Albanais, Afghans, Géorgiens, Syriens, ou encore Roumains sont accompagnés par plusieurs associations. Il y avait dans ce camp des familles, et beaucoup de personnes malades ou en situation de handicap.
"Je ne m'attendais pas à être traitée comme ça en France"
Aujourd'hui, privées de leurs tentes, elles se retrouvent en insécurité dans la rue. C'est par exemple le cas de Golza Jafari, 27 ans. Elle a fui l'Afghanistan et le régime des talibans. La France lui a accordé le statut de réfugié.
Après l'évacuation du camp de Krimmeri, le 115 l'a relogée pendant une semaine. Elle se retrouve aujourd'hui à la rue. "Je ne m'attendais pas à être traitée comme ça en France, et encore moins galérer pour trouver un logement, qui est un besoin nécessaire. Pour l'instant, je n'ai aucune idée d'où aller", confie la jeune femme au micro de BFM Alsace.

"L'État ne se donne pas les moyens de ses ambitions"
Le manque de solutions d'hébergement oblige les autorités à prioriser les urgences. "Évidemment que mettre à l'abri des enfants, c'est important. Mais là on se retrouve quand même avec deux jeunes femmes isolées, dans la rue et en totale insécurité", dénonce Sabine Carriou, représentante de l'association Les Petites roues, interrogée par BFM Alsace.
Cet avocat de familles évacuées estime que "l'État ne se donne pas les moyens de ses ambitions. Il y a des libertés qui sont proclamées. C'est très bien, mais encore faut-il se donner les moyens de la rendre effective", lance Maître David Poinsignon au micro de BFM Alsace.